• L’Etat français condamné par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour l’enfermement des enfants Popov au Centre de Rétention de Oissel

                Très bonne nouvelle ce jeudi, l’Etat français (et à travers lui Sarkozy, Hortefeux, Besson, Guéant et les autres) vient d’être condamné par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour l’enfermement des enfants Popov au Centre de Rétention de Oissel, une affaire que j’avais suivie de près et chroniquée dans ce Journal du huit au quatorze septembre deux mille sept. J’écrivais notamment ceci :

             Comme toutes les mauvaises actions, celle d’emprisonner des enfants doit restée discrète et même quasiment secrète. Heureusement qu’existent quelques associations pour dénoncer cela.

                A Oissel, près de Rouen, se trouvent la petite Véronique (trois ans et demi), son frère Geoffrey (six mois) et leurs parents Yekatarina et Vladimir Popov, envoyés là par la Préfète des Ardennes, Catherine Delmas-Comolli. Dans un communiqué à la presse, le Réseau Education Sans Frontières parle de « rétention indigne et sordide » : « Yekaterina n'avait eu ni lait Guigoz deuxième âge ni couches ni change pour le petit Geoffrey (six mois, mais stature dix-huit mois) avant l’intervention ce jour de militants du Réseau Education Sans Frontières de Rouen. Véronique, qui devrait être dans sa classe de maternelle à Andigné (Maine et Loire), est terrorisée par une policière qui menace chaque jour sa mère de lui enlever ses enfants et ne mange plus. »

                Cette famille fut l’objet de l’acharnement du pouvoir en place. Elle dut même entrer un moment dans la clandestinité avant d’être enfin régularisée et d’attaquer la France en justice devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Celle-ci lui a donné raison, lui octroyant dix mille euros pour dommage moral.

                Dans les attendus du jugement, on trouve au point quatre-vingt quinze la description du lieu où sont enfermés les enfants à Rouen-Oissel : « pas de lits pour enfants et des lits adultes avec des angles en fer pointus, aucune activité destinée aux enfants, petit espace de jeux très sommaire sur un bout de moquette, cour intérieure bétonnée de 20 m² avec vue sur un ciel grillagé, grilles au maillage serré aux fenêtres des chambres, ne permettant pas de voir à l’extérieur, fermeture automatique des portes des chambres, dangereuses pour les enfants. »

                C’est là qu’a été emprisonné récemment Amara, huit ans, pendant deux jours et deux nuits, avant d’être libéré par la Juge administrative. Il y a oublié son cartable.

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                A l’annonce de la bonne nouvelle, Grand Rouen donne la parole à l’avocate Cécile Madeline du cabinet Eden (c’est son confrère Nicolas Rouly du même cabinet qui plaidait à Rouen pour les Popov en deux mille sept). « Avec cet arrêt, ils ne vont plus oser », espère-t-elle.

     

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                A propos d’Amara  et de son père, le joueur de foute professionnel Habibou Traoré, j’ai été contacté par un journaliste de la région de Romorantin, un article va paraître là-bas vendredi prochain, et par le site Sharkfoot.fr qui va enquêter sur les joueurs que certains cleubes français font venir d’Afrique et ce qu’ils deviennent quand on n’a plus besoin d’eux.

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