• Le Barbier de Séville de Rossini à l'Opéra de Rouen.

    C’est à trois heures du matin, dans la nuit de vendredi à samedi, sans avoir pu me prévenir faute de crédit dans son téléphone, après une ultime engueulade avec son irrespectueuse logeuse et un aventureux voyage, qu’elle arrive plus tôt que prévu. Furieux contre la sale bourgeoise qui l’a exploitée pendant trois mois, je l’écoute me raconter son malheur et évoquer ses démarches pour retrouver un toit sans se faire entuber.

    Un court sommeil puis un passage chez ses parents et nous voici de nouveau ensemble le soir venu à l’Opéra de Rouen pour Le Barbier de Séville de Gioacchino Rossini (livret de Cesare Sterbini) d’après celui de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, premier volet d’une trilogie consacrée cette saison à l’illustre dramaturge, attendant frileusement que la porte s’ouvre. J’ai mon billet, elle n’en a pas espérant en choper un de dernière minute à cinq euros.

    J’assiste du premier balcon au premier acte sans savoir si.

    A l’entracte, je la retrouve ayant eu une place gratuite de deuxième balcon (offerte par un garçon venu seul au lieu d’être accompagné). Comme deux fauteuils sont restés libres à mon niveau, c’est ensemble que nous voyons et écoutons la suite.

    Je n’aime pas trop cet opéra de Rossini. Il ne s’y passe rien et la musique est parfois dégoulinante. Quelques airs connus relancent un peu l’intérêt et suscitent les applaudissements. L’Orchestre est dirigé par Luciano Acocella. Carine Séchaye (mezzo-soprano) dans le rôle de Rosine et Tassis Christoyannis (baryton) dans celui de Figaro sont convaincants. Quant à Enea Scala (ténor) qui joue le Comte Almaviva, sa voix un peu terne du premier acte me semble meilleure dans le second. Est-ce parce que j’ai changé de place, parce qu’elle est à côté de moi ? Je ne sais.

    C’est Stephan Grögler qui signe la mise en scène et les décors. Côté mise en scène c’est farce et vaudeville, côté décors encore une tournette et des portes et des fenêtres qui montent et qui descendent, comme déjà vu si souvent depuis un certain temps. Je lis dans le livret programme que ce décor resservira pour les deux autres volets de la trilogie, bien, bien, mais le coup de la lune qu’un chanteur fait monter dans le ciel à l’aide d’une corde, j’espère que c’est la dernière fois que je le vois.

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