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Le Café Zimmermann à l'Opéra
Musique baroque avec l’ensemble Café Zimmermann, j’ai une place dans la partie supérieure du premier balcon et comme je suis le premier à atteindre ces hauteurs, une placeuse se précipite. Je lui indique que je peux me débrouiller seul mais que si elle tient à m’accompagner je n’y vois pas d’inconvénient. Elle me dit qu’elle préfère « m’installer ».
-Les gens disent qu’ils savent où est leur place et ensuite ils ne la trouvent pas, ajoute cette petite insolente.
Je ne réplique pas, il ne faut pas ôter à cette belle jeunesse l’illusion de son utilité, et je me laisse emmener jusqu’à Hache Quatre par un chemin qui n’est pas le plus court.
La salle se remplit peu à peu mais pas complètement, les lumières baissent, le concert va commencer, derrière moi on s’interroge :
-Qu’est-ce qu’on va entendre, au fait ?
-Des trucs anciens, je crois.
Des trucs anciens effectivement, douze sonates de Heinrich Ignaz Franz von Biber. Nous voici au dix-septième siècle, un siècle où l’on devait souvent s’ennuyer. Quelques solos de violon et l’intervention des trompettes rompent heureusement la monotonie.
Ces sonates ont été écrites aussi bien « pour l’autel que pour la table » nous indique le programme et si j’en juge par l’endormissement de deux spectateurs du rang Effe pendant la sonate Dix, elles l’ont été également pour la chambre.