• Le Conservatoire de Rouen, le meilleur et le pire

                Début de soirée au Conservatoire de Rouen pour y entendre Françoise Yvart, au piano, un récital intitulé Thème et variations avec successivement les Trente-deux variations de Ludwig van Beethoven, les Variations sérieuses de Félix Mendelssohn, la Deuxième ballade en si mineur de Franz Liszt et les Variations et fugue sur un thème de Haendel de Johannes Brahms ; le tout joué avec brio, sans partitions et vêtue d’une excentrique jupe rouge à volants.

                Le public est un peu clairsemé, c’est bien regrettable pour ceux qui ne sont pas là, d’autant que Françoise Yvart offre ensuite le champagne à tout le monde, apportant elle-même les coupes aux plus timides. Je ne sais pas qui est cette dame, je suppose qu’elle y enseigne au Conservatoire de Rouen, elle est très sympathique.

                Conservatoire que je retrouve hors les murs à vingt-deux heures trente, avec celle qui m’accompagne, pour le spectacle de clôture du festival Voix de Fête, donné à la Halle aux Toiles, la Nuit de la chanson.

                Eh bien, on peut dire que je m’attendais à autre chose, la salle déprimante aux centaines de chaises tristement alignées dont la plupart sont inoccupées, un public composé essentiellement de parents prêts à filmer leur progéniture, un programme pléthorique où figurent les noms de Céline Dion, Calogero, Michel Berger, Serge Lama ou Michel Fugain, la chanson française dans ce qu’elle a de plus insupportable mise au même niveau que celle représentée par Georges Brassens, Serge Gainsbourg, Boris Vian ou Boby Lapointe (avec un seul bé, Boby, pas Bobby comme on l’écrit au Conservatoire), c’est comme à la fête de fin d’année de n’importe quel collège.

                -Je n’ai pas envie de rester là, me dit-elle.

                Je suis bien d’accord. Nous prenons la fuite, bien heureux de nous retrouver si vite au creux d’un lit. 

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