• Je m’étonne à la poste d’une augmentation de plus de huit pour cent du timbre à destination de l’Europe, passé de cinquante-cinq à soixante centimes.

    -Tout augmente, me répond le postier.

    -Ah bon, votre salaire vient d’augmenter de huit pour cent?

    Il ne répond rien. Il a peut-être l’ordre de ne pas polémiquer avec les clients (comme on dit désormais dans le service public). Ou alors il se sent tenu à l’obligation de réserve qui fait de la plupart des fonctionnaires des muets. Ou alors il ne sait pas compter. Ou alors il pense que pour contester une augmentation de cinq centimes, il faut être un peu timbré.

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  • C’est quoi cette merde de chien devant ma porte? Encore un quidam promenant sa névrose au bout d’une laisse (comme l’a dit je ne sais plus qui) et qui lui a permis de se répandre en toute quiétude dans ma ruelle sans se soucier le moins du monde des conséquences.

    Passant sans vergogne, je te le dis tout net: la merde de ton chien t’appartient. Tu la mets dans ta poche ou dans la poubelle la plus proche mais tu n’en fais pas ainsi cadeau anonyme à qui n’en a nul besoin.

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  • Le lendemain de l’assassinat du ministre Pierre Gemayel à Beyrouth, voici la photo de sa voiture mitraillée dans l’émission de Laurent Ruquier On a tout essayé.

    C’est un jeu, il faut trouver de quoi il s’agit sur cette photo. Les complices de Laurent Ruquier hurlent leurs propositions. La bonne réponse vaut deux points à l’une de ces hystériques. On sait maintenant à quoi a servi la mort de Pierre Gemayel.

    Une véritable obscénité cette émission consternante de la télévision d’Etat. Avec son animateur à l’humour d’almanach Vermot. Ses invités sans fierté venant à la soupe. Ses comparses lamentables (Claude Sarraute a eu du talent pourtant autrefois quand elle écrivait par exemple sur Serge Reggiani et Benichou n’a pas toujours été aussi bête). De pauvres faire-valoir ne sachant que se faire voir. Les filles jouant le rôle de cruches. Elles font ça très bien.

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  • Occupé à lire les Lettres à Van Rappard de Vincent Van Gogh au Marégraphe avec la Seine par la fenêtre où passent de poussives péniches et en bruit de fond une radio robinet à chansons de laquelle surgit tout à coup la voix abîmée de Renaud qui allume mécaniquement et à la louche Les Bobos.

    Le pauvre, comme ses chansons d’aujourd’hui ressemblent à son physique d’aujourd’hui, tout comme ses chansons d’hier ou d’avant-hier ressemblaient à son physique d’hier ou d’avant-hier. Comme il a glissé doucement du chanteur populaire au chanteur populiste, remplaçant, ainsi que l’écrivait un lecteur de Télérama, ses santiags par de gros sabots.

    Quand on pense qu’il se moquait, dans son premier disque, d’Antoine récupéré par la société et jurait que lui, Renaud, la société jamais elle ne l’aurait. Antoine est devenu marchand de lunettes, voici maintenant Renaud, marchand de sornettes.

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  • Une bonne drache, comme on dit dans le Nord, sur le chemin du théâtre des Arts et trempé malgré le parapluie pour écouter Nora Gubisch chanter Schumann, Ravel, Duparc et Brahms. Elle est accompagnée au piano par Alain Altinoglu. Bien. Évidemment. Qu’en dire de plus? L’avantage du récital lyrique c’est que ça ne dure pas trop longtemps, l’artiste ayant à ménager sa voix.

    Et pour ce soir c’est même parfait car juste le temps de rejoindre le Gaumont République où s’achève la projection du dernier film présenté pour l’Agora du Cinéma Coréen et s’inviter au cocktail de clôture. Petits fours et champagne offerts par le Conseil Général. A l’année prochaine, on l’espère.

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  • Au festival de cinéma, ce type à qui une fille demande combien de films il a fait et qui répond qu’il en fait cinq ou six. Dans la rue, cette femme qui raconte que cet été elle a fait la Croatie. Et la caissière de l’hypermarché qui me demande si je fais de l’essence à la station du magasin.

    Viendra peut-être le jour où la langue française ne comportera plus que ce seul verbe: faire. Une sorte d’antidote à la passivité qui gagne les uns après les autres.

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  • De nouveau à l’Agora du Cinéma Coréen, hier soir, pour Le jour où le cochon est tombé dans le puits de Hong Sang-soo. Kuy-young Beaumont, à la française, ou Beaumont Kuy-young, à la coréenne, n’est pas enthousiaste. Ce film est ennuyeux et l’histoire bien compliquée. S’il ne tenait qu’à elle, pas de film de Hong Sang-soo dans ce festival. Mais c’est le chouchou des critiques de cinéma français et donc pas possible d’y échapper, impossible de faire une présentation de films coréens en France sans un film de lui; un peu comme Jean-Luc Godard dans les festivals de cinéma français à l’étranger, ça c’est moi qui le dis.

    Et comme elle a raison, plus l’histoire avance et plus je m’ennuie, moins j’y comprends quelque chose. Et cela dure presque deux heures.

    A la fin, je suis au fond du trou. Avec le cochon.

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  • Six ans après le début de l’instruction, les responsables de l’exposition bordelaise d’art contemporain Présumés Innocents mis en examen au nom de la protection des mineurs, le sort des artistes exposés restant en suspens.

    C’est la suite de la plainte d’une de ces associations bien pensantes qui s’érigent en protecteurs de la jeunesse. Encore un triste exemple du nouvel ordre moral qui s’étend chaque jour davantage par la malfaisance de ceux qui méconnaissent totalement la liberté, la jeunesse et les artistes.

    Ignorants qui dans leur plainte initiale avaient inclus des artistes déjà morts...

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  • En bus jusqu’au Mont aux Malades, là où se tenait autrefois une léproserie et où se tient désormais l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres (hihuheffème), les enseignants ayant remplacés les lépreux. Il s’agissait d’y entendre les Glaneuses, deux interprètes de chansons traditionnelles, ces chansons qui ont eu leur heure de gloire dans les années soixante-dix du siècle précèdent sous le nom de chansons folk, avec des groupes comme Malicorne ou Mélusine.

    Public d’enseignants actuels et futurs, sachant chanter avec les Glaneuses, lesquelles assez coquines, à leur répertoire quelques chansonnettes à double entente. Devant moi, quatre étudiantes qui n’y entendent rien. L’une des Glaneuses obligée de leur expliquer le marin dont le mât de vaisseau est bien dressé et sa fiancée dont la barque est défoncée. Faites attention, les filles, si vous n’oubliez pas un peu les études et la pédagogie, vous le deviendrez vraiment institutristes.

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  • Retour au Gaumont République et en Corée pour Ivre de femmes et de peinture de Im Kwan-taek, de très belles images pour narrer l’histoire d’un artiste aux prises avec le pouvoir, la société, le commerce, la tradition ou l’obligation d’originalité; la condition de l’artiste dans toute sa splendeur et tout son désespoir.

    Et puis écouté sur France Musique le troisième volet des Greniers de la mémoire consacrés à Serge Reggiani et à sa détresse alcoolique. Entendu Le Petit Garçon, cette chanson qui n’a rien à voir avec ma vie, présente ou passée, et qui pourtant à chaque fois me fait pleurer et ça n’a pas raté, j’aimerais bien que quelqu’un m’explique pourquoi.

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