• Le Leviathan d’Anish Kapoor au Grand Palais (Monumenta deux mille onze)

    Mercredi après-midi, je quitte l’air climatisé de l’exposition Odilon Redon, passe par l’air chaud de l’extérieur et entre d’une rotation de porte tourniquet dans le Leviathan à l’air suffocant de l’artiste indien Anish Kapoor, invité deux mille onze de Monumenta.

    Ce Leviathan est une énorme bulle rouge qui ne tient que par l’air soufflé. On peut y voir ce que l’on veut, une serre tropicale, un aéronef ou un estomac, ou dans mon cas une matrice. On s’y promène. On s’y fait photographier. On imagine ce qui se passerait si la soufflerie s’arrêtait puis on ressort bien content de pouvoir respirer de nouveau.

    La deuxième partie de la visite consiste à voir la chose de l’extérieur. Semblant plus vaste que lorsqu’on est dedans, elle occupe une grande partie du bâtiment jusqu’à presque en toucher la verrière.

    Je lis que certains jours on fait de la musique ou du jonglage à l’intérieur de la matrice. Ludique doit être l’art. Guère étonnant qu’Anish Kapoor prépare une sculpture de cent seize mètres de haut nommée Orbit pour les Jeux Olympiques de Londres.

    Quittant les Champs Elysées, je rejoins le seizième arrondissement, précisément le quartier où celle qui étudie durement loge à titre gratuit contre deux promenades quotidiennes de chien. J’ai l’espoir de la trouver par hasard, l’animal au bout d’une laisse, dans ces rues au nom d’écrivains où vivent des personnes que je ne peux nommer.

    Vers dix-huit heures, craignant de la manquer, je l’appelle d’une cabine téléphonique. Elle vient de sortir de son école. Je l’attends sur un banc à la station Michel-Ange-Molitor face à la concession Maserati et Rolls-Royce (dont les modèles mixent la voiture bélier au corbillard) cependant qu’à côté un vendeur à la sauvette tente de se débarrasser de ses fruits à deux euros deux euros deux euros deux euros…

    Quand elle arrive, chargée et fatiguée, j’achète à l’homme courageux deux barquettes de petites tomates. Nous les mangeons en terrasse du bar nommé Le Tunnel, boulevard Exelmans, curieux endroit, pas du tout à sa place dans ce quartier huppé, ce pourquoi il n’est fréquenté que par les alcoolos du coin. L’un d’eux soliloque agressivement tandis que nous buvons une boisson fraîche. C’est difficile en ce moment pour elle, le dernier effort avant le diplôme.

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    Le Rêve de l’Escalier se lance dans la production de badges artisanaux, portraits de gens connus ornés d’un humour qui n’est pas le mien. J’achète néanmoins le Céline Voyage Voyage et le Perec Voyelles A . I O U Y

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    Du côté de l’Agglo élargie de Rouen, on achète des voitures électriques. Un employé de ladite à Paris Normandie, après un essai en compagnie de Pauline Lefrançois : « j’ai la conscience tranquille de ne pas avoir pollué avec mon véhicule ». « Et moi aussi ! » conclut la journaliste, n’ayant pas remarqué le fil qui relie la voiture à la centrale nucléaire de Penly.

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    Jaime Pastor, sociologue espagnol, à propos des mouvements zactuels : « Les révoltés dans le monde arabe sont confrontés à de vraies dictatures et ici, nous avons une démocratie de mauvaise qualité soumise à la dictature des marchés ».

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