• Le Malandain Ballet Biarritz à l'Opéra de Rouen (pour Carmen et L'Amour sorcier)

    Dimanche, c’est seul que je me rends à l’Opéra où l’on danse en après-midi (elle, repartie à Paris dès le matin pour cause de travail en groupe avec des élèves de l’Ecole d’Architecture de Versailles). Mon billet m’apprend que j’ai une place un peu décentrée en corbeille mais je déchante quand je constate que je ne peux m’y caser entièrement. Je vise une place meilleure restée libre et au moment de la fermeture des portes je m’y installe.

    Un homme muni d’un micro annonce le concert donné dimanche prochain au profit d’Haïti par l’Orchestre de la vénérable maison sous la direction de son chef Oswald Sallaberger puis ce même Orchestre s’accorde dans la fosse. Des applaudissements signalent l’entrée du chef invité invisible Maximiano Valdés. Le rideau s’ouvre sur les danseurs et danseuses du Centre Chorégraphique National/ Malandain Ballet Biarritz pour Carmen.

    Plutôt que d’utiliser la musique de Georges Bizet, Thierry Malandain, chorégraphe et directeur, a choisi La Jeune fille et la mort de Franz Schubert orchestrée par Gustav Mahler pour narrer cette histoire d’amour et de mort. La demoiselle qui joue Carmen le fait avec beaucoup de conviction, notamment lors de la scène de rapprochement avec Don José, pendant laquelle les ombres en font plus que les personnages. On est dans le registre qu’affectionne l’Opéra de Rouen dirigé par Daniel Bizeray (qui bien que parti est responsable du programme actuel), celui du ballet néoclassique avec petites audaces par-ci par-là.

    Après l’entracte, les mêmes dansent L’amour sorcier sur la musique de Manuel de Falla avec la participation de la mezzo soprano Patricia Fernandez. Je suis heureux d’entendre de la musique espagnole, si rarement donnée ici.

    Evidemment le public rouennais, majoritairement d’arrière-garde, est ravi et applaudit copieusement. Tout le monde sur scène salue plusieurs fois. Thierry Malandain, bien que né au Petit-Quevilly, n’est pas dans le coin.

    Pendant la sortie, j’entends qu’une a quand même été choquée, pour qui La Jeune fille et la mort, dit-elle, c’est sacré :

    -Pourquoi il a pas pris la Carmen de Bizet. C’est un sacrilège. Et puis la scène de Kama-Sutra, j’ai trouvé ça un peu… enfin… tu vois ce que je veux dire.

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