• Lee Jang-ho à l'Agora du Cinéma Coréen de Rouen

                Deux fois au cinéma Gaumont de la rue de la République ce lundi pour deux films coréens bien différents, toujours assis à la même place, au dernier rang, pas difficile il y a si peu de monde dans la salle, ce qui est bien dommage et doit être un peu désespérant pour les étudiant(e)s et leur professeure Kuy-young Beaumont. Celle-ci n’en laisse rien paraître. Elle présente et commente avec un humour bien à elle.

                A quatorze heures, je vois La Mère porteuse d’Im Kwon-taek, réalisateur du bien connu Ivre de femmes et de peinture. Dans la Corée du dix-huitième siècle, une famille d’aristocrates loue le ventre d’une jeune paysanne pour en obtenir l’héritier mâle que ne peut donner l’épouse légitime. Le mari et la jeune paysanne ne restent pas insensibles l’un à l’autre. De belles images mais une narration conventionnelle et un propos manichéen, ce pourquoi je sors de là pas ravi.

                A dix-neuf heures, je vois L’Homme aux trois cercueils de Lee Jang-ho, qui est dans la salle, tout juste arrivé de Corée, avec alerte à la bombe à l’aéroport en guise de bienvenue en France. Un homme à la dérive se dirige vers la frontière de la Corée du Nord pour y disperser les cendres de sa femme venue de là-bas et morte il y a trois ans. Il croise une infirmière qui convoie vers cette même frontière un vieil homme mourant qui rêve de retrouver son lieu de naissance. C’est un film onirique sur fond de chamanisme et comme je n’aime ni l’imaginaire ni la spiritualité, ce n’est que par politesse que j’applaudis à la fin.

                Lee Jang-ho se lève, casquette de branlotin plus de son âge sur la tête. Il déplore la mauvaise qualité de la copie, couleur terreuse devenue orange et son sans nuance, puis répond à quelques questions, dont la mienne relative aux paroles de la chanson du générique de fin. Le texte en est signé de Lee Je-ha, l’auteur du roman dont est tiré le film : Le voyageur poursuit son chemin sans trêve, me dit-il, elle parle d’amour brisé, comme l’est la Corée.

                L’un des organisateurs met alors tout le monde dehors car une autre projection suit, celle de The Red Shoes de Kim Yong-gyun, film d’horreur que je m’abstiens de voir.

    Partager via Gmail Yahoo!