• Manifestant contre le gouvernement dans les rues de Rouen

    Encore une manisfestation, comme dirait mon ex-boulangère, j’ai manqué quelques-unes des précédentes, cependant je suis ce mardi sur le cours Clemenceau à dix heures pour protester contre la politique du gouvernement aux ordres du Tout Puissant de la République, ce fat sot de Sarkozy qui vient de se faire abandonner par son propre électorat mais a encore deux ans pour nuire.

    Il y a du monde, pourtant on a vu bien mieux à Rouen autrefois. Où me mettre dans ce défilé ? Surtout pas parmi les gros bataillons de la Cégété, ni avec la Céheffedété « Vous avez à votre disposition les slogans dans l’camion ». Pas davantage avec les enseignant(e)s de la Haie Fessue aux chansons ridicules « Pour transformer l’école, faut pas de la bricole, faut de la concertation et puis de l’ambition ».

     Tiens, quelques drapeaux de la Céhenneté, le syndicat anarchiste (quel horreur le nom de ce syndicat : Confédération Nationale du Travail), je les laisse passer. Je laisse aussi passer les excité(e)s de lycéen(ne)s, personne de Flaubert, personne de Jeanne d’Arc, mais un noyau de « Saint-Saëns Résistance » et des venu(e)s de je ne sais où agrippé(e)s à « On est pas des fénéants Laissez nos enseignants ».

    Une sono l’affirme en chanson « C’est dans la rue qu’ça s’passe quand y s’passe quekchose ». Je glisse dans ma poche sans les lire les tracts du Hennepéha et du Pécé. Je me trouve enfin une place avec les travailleuses des crèches, elles en veulent à leur ministre qui souhaite entasser les bébés comme sardines et scandent « Morano, au cachot ».

    En bas de la rue de la République, un jeune homme très Comité Invisible me tend un tract anonyme qui commence ainsi « Qu’est-ce qui vous fait tenir au quotidien ? Une bonne dose de nicotine, une pute, une beuverie ? » et s’achève par « Rien de plus que la misère de travailler les trois quarts de sa vie pour de l’argent, rien de plus que d’apprendre à baisser la tête toute la journée, rien de plus que de s’emmerder entre les magasins, le cinéma et le boulot. ».

    Ce papier sans signature conseille de ne pas attendre deux mille douze pour tout faire péter.

    En deux mille douze, il peut aussi se passer ceci : Sarkozy, condamné par son propre camp, ne se représentera pas, Fillon (ou un autre du même genre) sera élu et poursuivra la même politique. C’est sur cette supposition qu’au carrefour de la rue du Canuet et de la rue Beauvoisine, je m’arrête, regarde passer la fin du cortége et rentre chez moi.

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