• Première journée du printemps sur les quais de Rouen

    Belle journée que ce premier jour de printemps deux mille quatorze, entamée par le chant du merlou dans le jardin aux aurores. Vers huit heures et demi, je passe la Seine et après avoir parcouru ce qui reste du marché à la brocante et aux livres du jeudi, je vais vérifier que tout va bien pour ma voiture dans l’île Lacroix. Hier, j’ai vu à la télé le candidat d’extrême droite aux municipales mettre sa photo entre essuie-glaces et pare-brises. S’agirait pas qu’elle y soit, je préfèrerais encore les chiures de pigeons.

    A midi, heure d’ouverture, je m’en vais d’un bon pas profiter du beau temps au Son du Cor, rue Eau-de-Robec, dont la terrasse n’est au soleil que deux heures par jour, la faute aux moches immeubles d’à côté, et suis bien déçu à l’arrivée, trouvant l’estaminet fermé, pas de chaises et tables dehors, rideaux tirés.

    A quatorze heures, je me rabats sur Le Marégraphe où l’on ne peut aller boire plus tôt en terrasse pour cause de brasserie prioritaire. J’y prends un café verre d’eau tout en lisant Hôtels Littéraires de Nathalie H. de Saint-Phalle. C’est marée haute, la Seine est cachée par une barge. Des barges, il y en a aussi quelques-uns sur les quais. Ici semblent se donner rendez-vous tous les déshérités de la ville : vieux avachis là parce qu’on y trouve des bancs, jeunes inoccupés des banlieues dites sensibles, chiens qui promènent leur maître. Quelques filles donnent une note de fraîcheur. Des sportifs à roulettes poussés par un vent de plus en plus fort évitent les dangers d’un macadam rose de plus en plus dégradé. Je ne risque pas de me croire encore à Bordeaux.

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    « Surtout ne la regarde pas dans les yeux, sinon ça voudrait dire que tu sais qu’elle sait. » (conseil d’une fille à une autre fille)

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    Journée Internationale de la Francophonie. Envoyée en mission à Bucarest, France Culture reproche aux Roumain(e)s de ne plus apprendre le français mais ne demanderait jamais aux Français(e)s d’apprendre le roumain.

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    Le français, langue pas très utile aux Roumains, Valls et Hollande, à l’exemple de Sarkozy et ses sbires, ne voulant pas d’eux en France.

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