• Prenant du champ avec Marcel

    Je sais qui a vendu le nom de Picasso à une marque de voiture mais pas qui a cédé celui de Duchamp aux collectionneurs d'art contemporain de l'Association pour la Diffusion Internationale de l'Art Français. Leur Prix Marcel Duchamp (trente-cinq mille euros pour le lauréat et une exposition de deux mois au Centre Pompidou aux frais de l’association) existe depuis deux mille. Des œuvres de lauréats, j’en ai vu plusieurs à Paris.

    Cette année, innovation innovante, Rouen accueille celles des quatre nommés en l’abbatiale Saint-Ouen, à cause que Duchamp est enterré là-haut, au Cimetière Monumental, où il doit se retourner dans sa tombe (comme on dit). Côté arts plastiques, depuis plusieurs années, cette ville ne voit pas plus loin que son nombril.

    Ce jeudi soir a lieu le vernissage comme me le rappelle mon carton d’invitation (valable pour deux personnes) mais, songeant à ceux que je vais y croiser, dont l’un en salopette rose qui prend Duchamp pour une lanterne, je m’abstiens. Marcel m’en saura gré.

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    Autre coupable d’abuse Duchamp : le chargé de l’image et de la communication du Bazar de l’Hôtel de Ville, cité par Libération à propos d’une campagne publicitaire mettant en scène le galeriste Kamel Mennour, déclarant que « c’est au BHV qu’a été inventé l’art contemporain, au début du siècle, quand Marcel Duchamp a acheté un porte-bouteilles et en a fait le premier ready-made. » (A noter que cette personne se croit encore au vingtième siècle)

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    Tandis qu’à Rouen on ne voit pas plus loin que son nombril, au Havre on regarde vers le large. En témoigne l’exposition Nicolas de Staël au MuMa, organisée pour le centenaire de la naissance de l’artiste, visible du sept juin au neuf novembre.

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