• Quand la maison Orange me fait voir rouge

                Dimanche midi, celle qui me rejoint le ouiquennede se charge de la mise en route de l’ordinateur portatif que j’ai acheté pour rester plus facilement en contact avec elle quand elle sera outre Atlantique. Elle bute sur la clé de sécurité permettant de se connecter en Ouifi via ma box Orange. J’appelle cette maison ou plutôt l’entreprise de sous-traitance basée dans un pays de salaire à faible coût outre Méditerranée. Une jeune femme spidée m’apprend que cette suite de lettres et de chiffres se trouve inscrite sur ma boîte.

                La clé rentrée, rien de marche.

                Je rappelle Orange, tombe cette fois sur une jeune femme qui a bien du mal à prononcer mon nom. Pendant dix minutes elle tente de trouver la cause de la difficulté, sans succès. Soudain, elle m’annonce que pour résoudre mon problème il faut que je prenne rendez-vous avec un spécialiste et que cela me coûtera entre vingt-neuf euros et soixante-dix-neuf euros.

                Je refuse, proteste, menace de quitter Orange pour un concurrent. Mon interlocutrice m’oppose que mon contrat ne prévoit l’assistance que pour un seul ordinateur, pas pour deux. J’ai mieux à faire que de discuter avec une mal entendante. Je laisse tomber, mais rappellerai prochainement, notamment pour signaler à Orange que mon deuxième numéro de téléphone, celui en zéro neuf qui devait me permettre d’appeler gratuitement les téléphones fixes, n’a jamais fonctionné.

                Il s’agit pour le moment de réchauffer le couscous acheté ce matin au marché du Clos Saint-Marc, de déboucher une bonne bouteille de vin et de passer au mieux le dernier dimanche après-midi d’avant départ avec celle qui va me manquer.

    *

                Avant d’acheter ce fameux couscous, dimanche matin, nous croisons Patrice Quéréel traînant derrière lui, sous plexiglas à roulettes, une maquette. Croyant qu’il vient de l’acheter, je l’aborde. Que non, il est là en représentation, portant sur son cœur, bien en vue du public, le dernier article que lui consacre Liberté Dimanche, journal bientôt en dépôt de bilan. Il a encore eu un idée géniale : transformer l’un des immeubles Lods de la Grand Mare en Musée de la Maquette. Celle qui m’accompagne lui fait malicieusement remarquer qu’il est habillé exactement comme sur la photo du journal. Je ne prolonge pas la discussion avec celui qui est parfois pertinent mais ce dimanche se montre particulièrement grotesque dans sa déambulation autosatisfaite.

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                -Tu pourras en parler dans ton blog, m’a-t-il dit. C’est fait, mais peut-être pas comme il le souhaitait.

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