• Réalité et virtualité (à propos des rues piétonnières rouennaises)

    Je ne comprends pas pourquoi l’on parle de monde virtuel dès que l’on évoque le Ouaibe. Rien n’est plus réel que les messages que j’y reçois et que j’y envoie, que les textes que j’y donne à lire, que les informations que j’y trouve, que le commerce que j’y pratique, que les photos, films et chansons que j’y capte.

    En revanche, je côtoie chaque jour la virtualité dans le monde dit réel. Un simple exemple : les rues piétonnières de Rouen. J’ai déjà vu les polices municipale et nationale y verbaliser des voitures garées, mais jamais arrêter qui y circule en automobile à toute heure du jour et de la nuit, que ce soit dans la partie aménagée (pavés et compagnie) ou dans celle qui depuis plusieurs années attend de l’être, là où la majeure partie des piétons continue à circuler comme moutons sur les trottoirs.

    L’autre jour, marchant au milieu de la rue Saint-Lô, j’entends derrière moi le son délicieux d’un moteur de voiture. Je me range très lentement avec toute la mauvaise volonté que je sais y mettre quand on m’oblige à faire ce que je ne veux pas.

    Le conducteur s’arrête, baisse sa vitre et me demande ce que je fais au milieu de la rue. Je lui réponds que c’est lui qui n’a rien à y faire et lui explique pourquoi.

    -Une rue piétonne, me dit-il, vous plaisantez, avec des trottoirs et un feu rouge au carrefour.

    -Oui, lui dis-je, vous verrez au niveau du feu rouge le panneau qui vous indique que vous quittez le secteur piétonnier.

    Il n’en revient pas, n’ayant pas l’habitude de vivre dans le monde virtuel rouennais, qui n’est pourtant qu’une variation locale du monde virtuel sarkozien.

    Partager via Gmail Yahoo!