• Sous le soleil, au vide grenier d’Alizay

    Le beau temps est assuré ce samedi, aucune hésitation à prendre la route d’Alizay (Eure). Je me gare à l’endroit dont j’ai le secret, près de l’étang au bord duquel courent des lapereaux qu’aimerait voir batifoler celle qui n’est peut-être pas encore couchée à New York. Ici, la boule de feu se lève à peine. Je passe sous la ligne de chemin de fer Paris Rouen, croise deux nymphettes en chorte, tourne à droite vers le vide grenier doublé d’une fête foraine.

    Les vendeurs sont nombreux, certains répandus sur une place herbeuse autour d’un bâtiment municipal, d’autres alignés le long d’une rue qui mène à un centre commercial récent.

    Je commence par acheter un tracteur en plastique tirant une remorque emplie d’animaux bruyants pour ma petite-fille que je dois voir lundi puis tombe successivement sur deux gisements de cédés. Les premiers sont à un euro, les seconds à cinquante centimes. J’en extrais trois Gainsbourg, deux Bashung, un Noir Désir, un Elvis Presley, un Jimi Hendrix et un Philip Glass. Côté livres, je n’ai pas la même chance.

    Un peu avant neuf heures, je repasse sous la voie ferrée. Tandis que je roule vers Rouen, je me demande si je vais pouvoir me garer dans l’île Lacroix. Aujourd’hui commencent les Vingt-Quatre Heures Motonautiques qui durent désormais trois jours. Valérie Fourneyron, débarrassée de ses écolos municipaux puis devenue Ministre des Sport, peut y aller à fond.

    *

    Le vendeur des Trois Mousquetaires et de Vingt ans après réunis dans le pavé publié chez Bouquins Laffont :

    -Et en plus ce livre, il a une histoire.

    -Ah oui, laquelle ?

    -On me l’a offert pour mon Céhapé.

    -Et vous l’avez lu ?

    -Non.

    Superbe histoire, en effet.

    *

    Dans le bric-à-brac d’Alizay, un autre livre, écrit ou du moins signé par Nicolas Sarkozy : Georges Mandel, le moine de la politique, dont le titre me fait sourire.

    J’apprends en rentrant que ce livre, publié en mil neuf cent quatre-vingt-quatorze chez Grasset, est selon Alain Garrigou, professeur de science politique à l’Université Paris X, « le plagiat d’un livre obscur, publié 25 ans plus tôt, aux éditions Pédone en 1969, écrit par Bertrand Favreau, à partir d’un mémoire soutenu à l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux. »

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    La veille au soir, nonobstant mon peu de goût pour cette musique, tentative d’assister à l’un des concerts de « Jazz en terrasse » sur l’esplanade de l’Espace du Palais. Chez Papanosh, m’a dit le programme « on entend des réminiscences de musique juive », ce pourquoi j’ai choisi ce groupe. Ce n’est pas flagrant au premier morceau, qui est tout ce que je ne supporte pas, de la musique au kilomètre. Pendant l’improvisation pleine de notes déchirantes du trompettiste, je m’esquive.

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