• Surtout ne pas faire de sport

                Dès que pointe le soleil, et même sous la pluie pour certain(e)s, ils et elles s’élancent sur les quais de Seine, dans les allées du Jardin des Plantes ou bien sur le macadam des trottoirs rouennais et d’ailleurs, coureurs et coureuses, en culottes courtes et chaussures qui puent, des écouteurs sur les oreilles, veulent maigrir peut-être ou ne pas vieillir, peine perdue, ce ne sont que des victimes de leur médecin qui ventilent à pleins poumons et ingèrent allégrement toutes les saletés de la pollution automobile et industrielle

                Mon médecin aussi m’incite à faire du sport, à courir comme une machine dans une tenue ridicule, à nager dans de l’eau chlorée, à mouliner avec les jambes assis sur une selle ou à grimper aux arbres, je lui parle à chaque tentative de mes anciens copains d’école, champions de course à pied à vingt ans, et morts d’une crise cardiaque lors d’une séance d’entraînement.

                Le sport ne tue pas toujours, lui dis-je, mais il abîme toujours, pas un joueur de tennis qui ne souffre du coude ou de l’épaule

                -Si le sport n’était pas dangereux, il n’y aurait pas de médecine du sport.

                Il n’ose insister.

                Je suis partisan du moindre effort. Marcher, d’accord. Courir, jamais.

                Winston Churchill, quand on lui demandait le secret de sa longévité, répondait : No sport ! Le Tout Puissant de la République, à qui, malgré toutes ses activités physiques, on doit gommer électroniquement les bourrelets dans la presse pipeule, s’il veut faire de vieux os, ferait bien de s’en inspirer.

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