• The Peter Pan Formula de Cho Chang-ho, Breathless de Yang Ik-june et Taxi Blues de Choi-Ha Dong-ha à l’Agora du Cinéma Coréen de Rouen

    Après avoir, dimanche soir, sans elle repartie à Paris, vu The Peter Pan Formula de Cho Chang-ho (deux mille cinq) et ne l’avoir pas aimé, trop onirique à mon goût, « un film à voir avec son cœur » nous disait son réalisateur avant la séance (le mien est sec), je suis de retour au cinéma Pathé des Docks lundi après-midi pour assister à la suite de cette Agora du Cinéma Coréen qui occupe beaucoup de mon temps depuis une semaine ; au programme deux films : Breathless de Yang Ik-june (deux mille sept) et Taxi Blues de Choi-Ha Dong-ha (deux mille cinq).

    Breathless narre la rencontre d’un barbare traumatisé dans son enfance et d’une lycéenne vivant dans la violence familiale. Quand ils se croisent, il lui crache dessus mais elle réussit à le mater (déjà, tu y crois vachement). Pour le reste, ce ne sont que scènes de bagarre sanglantes devant des enfants qui hurlent de terreur car la brute travaille dans une officine de recouvrement de dettes à coups de poing où se fait embaucher le frère de la lycéenne sans que celle-ci le sache (ben voyons). A la fin, le frère tue le barbare à coups de marteau parce qu’il n’a pas été assez méchant avec un endetté, occupé qu’il était à songer à la fête de l’école de son neveu où il devait retrouver la lycéenne ainsi que son patron soudain devenu bon. Je suis furieux en quittant la salle d’avoir perdu deux heures dix de ma vie à voir une telle ineptie.

    Taxi Blues est un film de docu-fiction sur un chauffeur de taxi de nuit dans la tentaculaire Séoul. Ce chauffeur tente désespérément de gagner sa vie, malgré l’argent qu’il doit pour la location de son taxi et les amendes que lui colle la police, en chargeant les moins bourré(e)s et les moins dingues des noctambules. C’est un peu long mais montre bien Séoul by night.

    Personne pour présenter ces deux films aux deux dizaines de spectateurs et spectatrices, cela sent la fin de festival et c’est bien car je commence à en avoir assez. Le chemin du retour par le quai bas me semble long, plus de foire Saint-Romain pour l’agrémenter. Je mets le cap sur la Cathédrale, jouxtée depuis ce lundi de la grue nécessaire à la construction de l’immeuble qui remplacera le Palais des Congrès. Cette grue, par sa hauteur, achève de ridiculiser la grande roue municipale.

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    Ce film ultra violent, Breathless, contrairement aux films de l’Agora montrant des scènes sexuelles, n’est pas déconseillé aux moins de seize ans, pas même aux moins de douze ans, parce qu’il est l’allégorie de la société ultra libérale, laquelle repose sur le plaisir que tu prends à casser la gueule à autrui.

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    Dans un café rouennais, l’autre semaine, un bourgeois de Rouen discute avec sa fille étudiante en médecine. « Peu de place au gouvernement divin, au fait que Dieu s’occupe de nous chaque matin », regrette-t-il.

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