• Un Concerto Brandebourgeois de Bach et Les Quatre Saisons de Vivaldi à l’Opéra de Rouen

                Retour à l’Opéra de Rouen ce vendredi soir, où s’ennuie l’hôtesse chargée de la vente du premier cédé de l’Orchestre, pour un programme de type Sainte Chapelle, un Concerto Brandebourgeois en entrée et Les Quatre Saisons de Vivaldi en plat de résistance. Un repas pour la famille, celle des beaux quartiers ne s’y est pas trompée venue en épais manteau de tissu chic ou de fourrure. Ces dames n’ont pas l’habitude et cherchent leur place « Monique, quel numéro vous avez ? ». Un qui est inquiet également, c’est le moutard qui demande à son père : « On est sur un balcon ? » Le géniteur ne sait pas le rassurer. Il a déjà fait l’Opéra (comme il dit) mais pour une visite guidée, jamais pour un concert.

                Je suis dans la loge numéro deux, devant moi une tousseuse en compagnie de ses parents, derrière moi un tousseur en compagnie de sa femme, dans la salle beaucoup de médecins qui n’ont pas l’air de se sentir coupables, dont celui du Hennepéha arrivé avec sur la tête un tout petit chapeau, une image métaphorique du score que fera le candidat Poutou à la Présidentielle. Cette suite de concertos tourne à la suite de concertoux, me dis-je un peu énervé, ayant de mon côté à souffrir d’une silencieuse gêne oculaire persistante qui commence à m’inquiéter.

                En rappel, Jane Peters annonce le final de L’Eté. Pour ma part, j’aurais bien repris un petit morceau de L’Hiver, content que celui de deux mille onze deux mille douze s’achève, A six heures du matin, depuis quelques jours chante le merlou.

                Je rentre par la rue  du Général-Leclerc Un son pas du tout musical m’annonce un accident. Un bus Teor s’arrête et met ses feux de détresse. Devant lui, une voiture belge roulant sur sa voie réservée vient d’entrer en collision avec un véhicule surgissant de la rue Grand-Pont, rien de grave, de la tôle froissée.

                Ce qui me rappelle comment je me suis fait peur avec celle qui part bientôt pour New York en roulant un jour de pluie sur les voies réservées aux tramouais à Gand.

    *

                Le matin de ce vendredi, un petit tour au marché du Clos Saint-Marc où j’observe des acheteurs, les pieds dans la drouille, prêts à se battre pour des cochonneries dont ils ne voudraient pas si elles leur étaient proposées dans un vide grenier. Autre curiosité, ce bouquiniste du centre de Rouen achetant des piles de livres quelconques alors qu’il refuse les meilleurs que je lui propose, au prétexte qu’il n’achète presque rien en ce moment.

                Chez l’un de ses collègues de ce même marché, je fais deux intéressantes trouvailles : Les Mystères du confessionnal, manuel secret des confesseurs suivi de La Clé d’or et du Traité de Chasteté, livre publié chez Filipacchi en mil neuf cent soixante-quatorze et Extases féminines (ouvrage consacré à celles des saintes) de Jean-Noël Vuarnet, publié chez Hatier en mil neuf cent quatre-vingt-onze, dont la première édition faisait les délices de Cioran et Klossowski.

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