• Un mercredi à Paris avec court passage par l’exposition Bernard Tschumi au Centre Pompidou

    Sur le trottoir de la rue de la Jeanne l’affichette de Paris Normandie donne le ton ce mercredi matin. Elle dénonce « le ras-le-bol des usagers » suite à la grève reconductible des cheminots. Nulle tension, nul désordre en gare de Rouen, beaucoup de gilets rouges pour renseigner le quidam et des trains qui circulent suffisamment pour que tout le monde arrive à destination. Sachant qu’il n’y aura pas de contrôle, je monte dans le train de sept heures vingt-quatre, plutôt qu’attendre celui pour lequel j’ai un billet, et arrive plus tôt à Saint-Lazare où règne le même calme. Il n’y a qu’à la une des journaux et sur les écrans de télé que l’on entend la conversation de la volaille qui fait l’opinion. Pour le retour, la Senecefe m’ayant averti de la suppression de mon train, je prendrai le précédent.

    Il fait beau à Paris. Ma journée est essentiellement consacrée au vagabondage de librairie en librairie. Je passe aussi par le Centre Pompidou où je fais le tour de l’exposition Bernard Tschumi (il serait plus juste de dire que j’y fais un tour). De dessins en maquettes, je ne m’intéresse pas assez à l’architecture pour y rester plus de cinq minutes.

    A midi, je déjeune à volonté chez New New, rue Beaubourg, un restaurant chinois spacieux au mobilier élégant fréquenté par les ouvriers des chantiers du coin et des groupes d’amis chinois. A la table la plus proche de la mienne, deux collègues (comme on dit), homme et femme. Cette dernière ne cesse de parler et j’entends enfin une plainte liée à la grève des cheminots. Ce matin, à Montereau, son train était sur une voie inhabituelle. Elle a dû courir de la voie deux à la voie trois. Pour une fois qu’il se passe quelque chose dans sa vie insipide comme un fromage de Hollande, elle s’en plaint.

    Tiens, que fait-il Hollande Président en ce mois de juin deux mille quatorze? Il regarde le foute à la télé comme tous les blaireaux. Et ce faisant se fait filmer avec l’espoir de plaire à la volaille qui fait l’opinion.

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    Dans le train d’aller, lecture de Spleen en Corrèze de Denis Tillinac (La Petite Vermillon), une année de la vie d’un journaliste localier à Tulle au temps de Chirac par celui qui dit de lui Je suis conservateur, anarchiste, libéral sur les bords, intéressant et bien écrit.

    Dans le train du retour, lecture de Joséphine de Jean Rolin, évocation d’une amante morte subitement d’un excès de drogue à l’âge de trente et un ans peu après la mort de son ex amant F. à La Borde (en qui il est facile de reconnaître Guattari), l’auteur y parlant davantage de lui, décevant et banalement écrit.

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    Parmi les livres rapportés de la capitale : Les Demoiselles du Taranne, année mil neuf cent quatre-vingt-huit du journal de Gabriel Matzneff (L’Infini/Gallimard). Il manquait à ma collection.

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