• Un mercredi à Paris avec passage à la galerie Suzanne Tarasieve pour l’exposition Juergen Muller

    Le sale temps a cessé ce mercredi matin mais pas ma morosité. En chemin pour Paris, je constate que cette journée ailleurs n’améliorera pas les choses. Mes obsédantes pensées continuent de me tourmenter.

    Après un café bu et Libé lu au comptoir du Café du Faubourg, je me débarrasse de quelques bédés chez Book-Off Bastille et y furète une bonne heure. La récolte n’est pas mauvaise avec notamment Ni père ni mère d’Attila József (Edition Sillage) et Bréviaire du chaos d’Albert Caraco (L’Age d’Homme). Je mange une cuisse de canard au Péhemmu chinois puis rejoins le Marais à pied où m’attire une exposition Juergen Muller à la galerie Suzanne Tarasieve, rue Pastourelle.

    Cette rue n’est pas aussi gaie (du moins au sens propre) que son nom le fait espérer. En vitrine de la galerie, je reconnais le style de Juergen Muller, photographe peu connu, mais de moi oui, grâce à un livre acheté je ne sais où il y a longtemps. J’entre, fais le tour de ce qui est montré de l’univers un peu déglingué de l’artiste, monte à l’étage pour la suite, trouve là une jeune femme qui me dit bonjour, redescends et ressors, direction Beaubourg.

    Je passe chez Gilda, annexe de la librairie Parallèles, et dans ses bacs de trottoir trouve « Mon grand petit homme… » (Mille et une lettres d’amour à Victor Hugo) de Juliette Drouet (L’Imaginaire/Gallimard). Ce lourd livre a été offert le trois décembre deux mille dix par une certaine Anthéa à Elisa et Julien : « Que vous souhaiter de plus qu’un si grand amour ? Aimer, c’est plus que vivre. ». Celui de Toto et Juju a duré cinquante ans.

    Je vais en lire un peu dans le jardin de la tour Saint-Jacques puis traverse la Seine et me rends compte que j’ai oublié d’aller chez Templon, tant pis, où je voulais voir les expositions Jean-Michel Alberola et Pierre et Gilles. Après Gilbert Joseph, le bus Vingt et Un m’emmène chez Book Off Opéra où l’on écoute Il n’y a pas d’amour heureux chanté par Nina Simone. La récolte n’y est pas mauvaise, dans laquelle Le Professeur de Christian Prigent (Al Dante).

    J’attends le train du retour Chez Léon, retrouvant Juliette Drouet et ses lettres dégoulinantes d’amour romantique. À l’autre bout de la salle, une étudiante à lunettes me donne à cruellement rêver.

    *

    Le Professeur de Christian Prigent, un livre en courts chapitres non ponctués qui n’est pas passé entre les mains de l’avocat qui édulcore la littérature française contemporaine. Il commence ainsi : Le professeur est assis dans son fauteuil derrière son bureau la jeune élève est debout de dos contre les étagères perchée sur ses talons le professeur est habillé la jeune élève est toute nue…

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