• Un peu de Thoreau sur fond d’orages

                A peine lu déjà revendu, le recueil des cinq cents aphorismes d’Henry-David Thoreau regroupés par Mille et Une Nuits sous le titre La moelle de la vie, dont je garde en souvenir, tandis que se succèdent les orages ce mardi, une poignée :

    Lisez d’abord les meilleurs livres, de peur de ne les lire jamais.

    Qui entend les poissons quand ils pleurent ?

    Avant la découverte de l’imprimerie, un siècle était égal à mille ans.

    La plupart des hommes se sentiraient insultés si on leur proposait de les employer à jeter des pierres par-dessus un mur, puis de les jeter dans l’autre sens, dans le but de gagner leur salaire. Mais aujourd’hui bon nombre ne sont pas mieux employés.

    Je ne parlerai pas autant de moi s’il se trouvait quelqu’un d’autre que je connusse aussi bien.

    La majorité des hommes mènent une vie de tranquille désespoir.

    Nos maisons sont des biens si pesants que nous y sommes davantage emprisonnés qu’hébergés.

    Tous les livres ne sont pas aussi stupides et ennuyeux que leurs lecteurs.

    Si je ne suis pas moi, qui le sera ?

    Bien claquants ces orages et déversant des paquets d’eau, mais pas foutus de faire baisser la température.

    *

    Histoire havraise en deux épisodes :

    Mardi seize juillet, suite à une décision de justice, quatre-vingts Roms, dont quarante-six enfants, sont chassés par la Police du terrain où ils étaient installés depuis neuf mois dans le quartier de l’Eure (une caserne de pompiers doit y être édifiée). L’Evêque du lieu, Jean-Luc Brunin, s’indigne : « Attention, ne tournons pas le dos à la fraternité, ce n’est pas parce qu’on va exclure les autres, que les choses iront mieux. »

    Lundi vingt-deux juillet, certains de ces Roms s’étant installés avec leurs tentes sur un terrain appartenant à l’Eglise, le même Brunin mandate un huissier pour faire constater l’occupation illégale.

    *

    Ce serait bien que les journalistes cessent de qualifier de « dérapage » les propos racistes de tel ou tel politicien, comme ce Bourdouleix de Cholet, Maire et Député, sorti ce lundi de l’anonymat pour avoir déclaré à propos des « gens du voyage », c'est-à-dire des Tziganes : « Hitler n’en a peut-être pas tué assez… ». Il s’agit du fond de sa pensée, pas d’une parole accidentelle.

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