• Un samedi après-midi au Cimetière Monumental de Rouen

    Fuyant la Braderie de Rouen et la Journée Européenne du Patrimoine, nous rejoignons à pied par la rue Francis-Yard vachement pentue le Cimetière Monumental samedi en fin d’après-midi. Sur la plaque de sa rue, Francis Yard est qualifié de poète normand, une manière d’insulte. Je me souviens avoir appris une récitation de lui quand j’étais élève, une cucuterie. Peut-être est-il enterré ici mais pas envie de lui dire bonjour.

    A l’arrivée, nous apprenons que nous n’avons que quinze minutes. La fermeture de la porte est pour dix-sept heures trente. Rouen ville morte, ça marche aussi au cimetière. Nous filons directement saluer Gustave. Me souvenais plus qu’il avait une croix sur sa tombe. A côté, sa nièce Caroline que l’époux espérait retrouver dans l’éternité.

    Marcel est un peu plus bas. Un homme photographie sa tombe. Il nous demande si on a suivi la visite des Journées du Patrimoine. Je lui réponds que pas envie. Bien sûr on a eu tort. Il a appris des choses, insiste-t-il avant de s’éloigner. Il en aurait appris pareillement de la visite d’une fabrique d’hosties ou de godemichés, dis-je à celle qui m’accompagne. Contre la tombe du joueur d’échec sont posées une valise destinée à recevoir des messages (pleine d’eau) et la photo en Rrose Sélavy. Elles n’étaient pas là lors de notre dernière visite, en août deux mille cinq.

    Je la connaissais à peine. Nous nous étions allongés sur une pelouse que nous retrouvons mais l’herbe est trempée. Une sépulture pourvue de bancs nous accueille le temps qu’elle fume sa cigarette et il se met encore à pleuvoir.

    Il est presque dix-huit heures. Nous tentons de sortir par une deuxième porte, fermée elle aussi. Un couple, ayant également fait la visite guidée, s’en plaint, à qui l’on avait dit qu’il pouvait s’attarder. Nous quittons les lieux côté lycée Flaubert où ça ne fermera que dans quelques minutes. La gardienne nous considère avec autant d’aménité que si nous étions des délinquants. Il nous reste à dévaler la pente sous un unique parapluie et à arriver douchés à la maison.

    *

    Au passage, on regarde le Cyclope de Marc Hamandjian. La projection de diapositives est au point. Sur le pare-brise, deux pévés pour stationnement sur un emplacement piétonnier.

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