• Vente de livres pour et par Amnesty International à la Halle aux Toiles

                Ce ouiquennede, les membres d’Amnesty International de Rouen vendent, au profit de leur association, les livres à eux donnés pendant toute l’année. Il y a tout et n’importe quoi, donc du bon. Pas trop d’acheteurs et d’acheteuses. Les vendeurs et vendeuses portent une petite chasuble jaune marquée du nom de l’association, c’est une nouveauté.

                Je suis là dès l’ouverture, samedi, et récolte, en concurrence avec d’autres malades et quelques professionnel(le)s, le meilleur (à mon goût), là où je sais le trouver, ainsi Les Nègres de Jean Genet, dans l’édition de L’Arbalète, la maison que dirigeait Marc Barbezat.

                Dans un deuxième temps, je compte sur le mauvais classement de certains livres. Ça ne loupe pas, sur la table réservée aux ouvrages pédagogiques, je déniche, mis là par quelqu’un à chasuble jaune qui n’a lu que son titre, Formation, le récit autobiographique de Pierre Guyotat, publié chez Gallimard. Un jour, comme cela, j’ai trouvé La Cuisine de Lord Byron de Gabriel Matzneff au rayon culinaire d’une bouquinerie d'Evreux.

                Je quitte la Halle aux Toiles une heure et demie plus tard, et le lendemain matin, dimanche, à l’heure où le jour se lève, Le jour se lève et j’irais bien chanter avec le merle d’à côté, c’est ce qu’elle me chante quand elle est là, mais aujourd’hui, c’est bien dommage, elle ne m’accompagne pas, retenue à Paris par un travail harassant, le début d’une chanson des Rita Mitsouko, Ding Ding Dong, celle remixée par Raphaël Drouin vu et écouté à la Halle aux Toiles justement, en milieu de semaine, au piano pour l’Opéra de Rouen, comment vais-je me sortir de cette phrase, à l’heure donc où le jour se lève, je suis moi aussi debout et bientôt de retour à la Halle aux Toiles, en solitaire, prompt à capter quelque ouvrage m’ayant échappé la veille ou mis en place ce matin en complément de ceux déjà là, ce qui ne manque pas d’arriver.

                -Et en plus, vous faites une bonne action, me rappelle l’homme à chasuble jaune à qui je paie.

                Il me remet une copie de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dont c’est bientôt le soixantième anniversaire. Dehors, près de la Cathédrale, une ribambelle d’anciens combattants, drapeaux, médailles, calots et bérets, se préparent pour la messe. Quelques  accrocs aux droits énoncés dans ladite Déclaration à se faire pardonner, peut-être.

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