• Vernissage de l’exposition Le Parmesan (Dessins et gravures en clair-obscur) au Musée des Beaux-Arts de Rouen

    « Alors, on va voir notre nouveau directeur ! » entends-je ici et là parmi les invité(e)s du vernissage de l’exposition Le Parmesan (Dessins et gravures en clair-obscur) vendredi soir au Musée des Beaux-Arts de Rouen.

    Sylvain Amic arrive en compagnie d’Henry-Claude Cousseau, directeur de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, et de Laurence Tison, adjointe à la Culture. Mes voisines se haussent sur la pointe des pieds et finissent par comprendre que c’est celui avec les lunettes. Elles ne font pas de commentaires.

    Laurence Tison prend la parole : « Monsieur le Préfet, Monsieur le Directeur de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Monsieur le Directeur des Musées de Rouen, Mesdames et Messieurs  les Amis du Musée ». J’écoute d’une oreille, entends qu’elle place tous ses espoirs dans le nouveau Directeur, n’oublie pas le petit personnel sans lequel le Musée, se félicite des expositions de dessins dont le Musée devient coutumier (ça ne coûte pas cher, me dis-je). Je m’abstiens d’applaudir.

    Henry-Claude Cousseau, décoré de l’écharpe blanche indispensable, vante les richesses artistiques de la ville de Rouen (en particulier l’orgue Cavaillé-Coll de l’abbatiale Saint-Ouen), appelle Laurence Tison « Madame le Maire », se félicite que tous les dessins du Parmesan exposés ici proviennent de son Ecole et termine en annonçant que c’est l’une de ses dernières prises de parole dans cette fonction (bientôt la retraite, me dis-je). Je l’applaudis sans excès.

    Sylvain Amic, au faux air de Luc Ferry, n’oublie pas de rendre hommage à son prédécesseur Laurent  Salomé, vante les richesses artistiques des Musées de Rouen, promet un grand évènement annuel et annonce qu’il désire devenir rouennais (le malheureux, me dis-je). Je l’applaudis comme il faut.

    Le commissaire de l’exposition (son nom ne figure nulle part) dit son mot et c’est la ruée vers les dessins pour une minorité et vers les petits fours pour une majorité dont je fais partie.

    Devant les trois buffets, c’est pire que les années passées, une lutte à mort pour le moindre petit four, à croire qu’entendre parler de parmesan ça donne faim. Je tiens ma place, à mi-chemin entre celle qui est là pour nourrir toute sa famille et celui qui ne peut se précipiter ainsi sur la nourriture.

    Trois coupes de champagne, pas vu un dessin ni une gravure, ce sera pour une autre fois.

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    Aucune allusion à l’opération d’art contemporain nommée Rouen Impressionnée dans le discours de Laurence Tison. L’os à ronger donné aux artistes locaux ne semble pas devoir intéresser les Amis du Musée.

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    L’une des œuvres labellisées Rouen Impressionnée est signée Benoît Thiollent. Rue Ganterie, Zone 3 ajuste la réglementation automobile aux déplacements piétonniers. Je trouve ça facile mais ça marche. Deux collégiennes sorties de Saint-Saëns m’en font la démonstration :

    L’une : Fais gaffe, y a un radar.

    L’autre : Flasher ceux qui courent, c’est vraiment n’importe quoi.

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    Sylvain Amic est capable du grand évènement. Il fut le commissaire d’une exposition Emil Nolde au Musée Fabre de Montpellier. Devenu rouennais, qu’en restera-t-il ?

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