• Vernissage de l’exposition Scènes de Xavier Zimmermann à l’Ecole Supérieure d’Art & Design Le Havre/Rouen

                Le nom a beau avoir été changé, c’est toujours la même Ecole des Beaux-Arts. Il n’y a personne à l’intérieur de la galerie où doit être vernie l’exposition Scènes de Xavier Zimmermann quand j’arrive à dix-sept heures ce jeudi. Sur la porte, une affichette m’apprend que certain(e)s élèves sont en « conférence obligatoire » avec l’artiste. J’entre et visite seul : dans la première salle, des photos d’automne, mise au point sur un détail, du flou devant, du flou derrière, c’est joli ; dans la deuxième salle, quatre vidéos sur les quatre murs, trois avec des bêtes en cage qui vont et viennent et la quatrième avec des moutards qui font du vélo sur un dallage quadrillé, le tout sonorisé des battements d’un cœur mécanique, pas longtemps pour que je me sente en cage moi aussi. Je repasse dans la forêt. Par la fenêtre, j’aperçois un groupe que je crois constitué de touristes japonais, mais non tout ce monde entre, il s’agit de la nouvelle promotion d’élèves. Pourquoi tant d’Asiatiques cette année ? C’est un mystère. Ils font le tour de l’expo en groupe, ressorte en groupe. Je vais voir si le bar est ouvert. J’y prends un verre de cidre. Le groupe arrive. La plupart boivent du vin mauvais, les Asiatiques s’abstiennent. Deux des nouvelles disent du mal des photos de Xavier Zimmermann : « Il a juste un très bon appareil et l’argent pour faire de grands tirages ».

                Je les plains quand je songe à leur avenir. Je sais ce que sont devenus celles et ceux qui étaient en première année avec celle qui me rejoint le ouiquennede et qui a heureusement choisi d’aller voir ailleurs. Un garçon est entouré. Lui aussi est parti. Le visage rayonnant, il raconte ce qu’il apprend dans son école de bandes dessinées. Un premier cercle l’envie. Un deuxième cercle lui lance des quolibets.

                On ne fait plus semblant de croire aux vernissages à l’ancienne Ecole des Beaux-Arts de Rouen : personne pour accueillir les invité(e)s qui errent et puis s’en vont, personne pour représenter la Mairie, juste quelques profs qui passent avec l’air d’avoir envie d’être ailleurs et des élèves qui font acte de présence.

                Après cela, je vais voir ce qui se passe rue d’Amiens à la galerie Störk, laquelle avant de fermer puis de renaître organise sa dernière exposition dont c’est le vernissage. Sur le trottoir, un garçon dispose des bouteilles de bière. A l’intérieur, des filles mettent la dernière main à l’installation des œuvres. Ce sont d’ancien(ne)s élèves des Beaux-Arts, ce qu’elles et eux font est formaté et pourrait être signé par n’importe qui ayant subi la même (dé)formation. Je rentre sans demander mon reste (comme on dit).

    *

                Des qui continuent à faire semblant, ce sont les politiciens, même s’ils jouent de plus en plus faux. Illustration : Merkel, Sarkozy et Monti, en réunion je ne sais où, assurant que la situation est sous contrôle.

    *

                Sur Facebook prospèrent les petits Fouquier-Tinville. Il y a quelques jours, un certain Alain De Nullepart, que je ne connais pas, à qui je n’ai rien demandé, veut être mon « ami ». J'accepte. Ce vendredi, laissant libre cours à une pulsion de trancheur de têtes, il décide de purifier sa liste d’« ami(e)s » et me vire.

                Qu'il aille se faire foutre. Nulle part ou ailleurs.

    *

                Novembre, Noël, No Future. (Oui, c’est de moi.)

    Partager via Gmail Yahoo!