• Vernissage de la rétrospective Georges Koskas au Musée des Beaux-Arts de Rouen

                Jeudi soir c’est vernissage au musée des Beaux-Arts de Rouen qui met en place une importante rétrospective des œuvres de Georges Koskas, peintre qui eut une certaine notoriété dans les années cinquante du vingtième siècle puis quelque peu oublié.

                J’attends comme tout le monde sous la grande verrière que Madame le Maire veuille bien arriver, une longue station debout agrémentée par les propos alentour. Telle s’inquiète pour les poissons flottant dans les cylindres décoratifs du traiteur. Telle raconte que son téléphone fixe ne lui sert qu’à appeler son téléphone mobile quand elle l’a égaré quelque part chez elle.

                Georges Koskas attend lui aussi, assis sur une chaise, vieil homme fatigué au crâne décoré d’un carré de sparadrap.

                Madame le Maire traverse la salle de la grande verrière, remontant sa mèche d’un geste coutumier. Elle salue Laurent Salomé, directeur, qui lui présente l’artiste et ses invité(e)s puis au micro comme c’est coutume, elle exprime son autosatisfaction. Laurent Salomé prend le relais. Il évoque le parcours assez déroutant de Georges Koskas, de l’abstraction géométrique à la figuration et explique que c’est sa rencontre avec l’un des collectionneurs de ce peintre injustement méconnu qui l’a amené à organiser cette rétrospective. Ce collectionneur est là ce soir, ainsi qu’un deuxième qui a acheté tout le fond d’atelier de Georges Koskas. D’autres, absents ou anonymes, ont également prêté leurs tableaux.

                Le choix est ensuite entre la visite au coude à coude et le buffet au coude à coude. Je choisis de jouer du coude au buffet, champagne et petits fours, en attendant que du côté des salles d’exposition, cela s’aère.

                Quoi dire du chemin déconcertant de Georges Koskas ? Il commence élève de Fernand Léger, trouve sa voie dans l’abstraction géométrique d’abord un peu genre Kandinsky puis,  vers mil neuf cent cinquante et un, en une période points et bâtons, subitement il passe à des toiles qui me rappellent celles du dernier Monet, il explore aussi la peinture sur photos, devient de plus en plus figuratif, les derniers tableaux présentés à Rouen font penser à Matisse et datent de mil neuf cent quatre-vingt-onze.

                Ce que je retiens, c’est l’époque points et bâtons. Le reste m’intéresse peu.

                -Ça m’interloque de me dire devant ces points et ses petits bâtons que j’aurais pu en faire autant, dit une dame derrière moi.

                -Oui, lui répond celle qui l’accompagne, mais tu ne sais pas par où il est passé pour en arriver là, c’est ça qui est important.

                Je retourne sous la grande verrière. Georges Koskas, assis sur l’estrade, signe le catalogue de sa rétrospective. Je bois une dernière coupe de champagne et puis m’en vais, point barre.

    Partager via Gmail Yahoo!