• Visite ordinaire de la collection permanente du Musée des Beaux-Arts de Rouen

    La saison deux mille onze deux mille douze du Musée des Beaux-Arts de Rouen est blanche, aucun évènement d’importance, juste deux petites expositions montées en épingle, l’une des dessins du Parmesan empruntés à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, l’autre autour de la restauration du tableau de David La Vierge parmi les vierges. L’an prochain, ce sera la kermesse Normandie Impressionniste de Laurent le Fabuliste, une autre année de foutue.

    C’est donc pour revoir la collection permanente que ce mercredi je m’y présente, profitant de la gratuité offerte pendant les vacances dites de Pâques. Après m’avoir donné un ticket, la dame de l’accueil me confisque mon parapluie.

    Je vais de salle en salle croisant surtout des touristes, me trouve seul avec La Vierge parmi les vierges. Je regarde à loisir les dix beaux visages des jeunes filles, ceux de la mère de Jésus, des deux anges, de la veuve Lambyn (qui a offert le support en chêne) et du peintre lui-même.

    Ailleurs, je m’attarde devant un nouveau venu, me semble-t-il, L’amour aiguisant ses flèches de Robert Lefèvre, montrant un joli jeune homme ailé nu qui aurait beaucoup plu à André Gide et Henry de Montherlant, puis je passe saluer mes tableaux préférés dont j’ai déjà maintes fois parlé. Alors que je m’approche de la salle du Jubé pour y revoir Les énervés de Jumièges surgit une fille dans le style mannequin. Habillée de blanc, montrant ses longues jambes et sa froideur, elle se prépare à être l’objet des photographies de trois jeunes hommes.

    Je demande à l’un des gardiens de quoi il s’agit. « Je ne sais pas précisément, me dit-il, mais c’est dans le cadre d’un échange culturel. »

    La culture a parfois de jolies jambes, me dis-je un peu plus tard, alors que je récupère mon parapluie.

    *

    Au Socrate où je bois un café deux filles caressent leurs téléphones.

    L’une à l’autre :

    -Il m’a envoyé un message. Je vais te le lire. « Je t’estime beaucoup. » C’est quoi estime ?

    *

    Ce type que les votant(e)s de droite et d’extrême droite ont choisi comme Président de la République en deux mille sept, le voici qui affirme n’avoir jamais parlé du « vrai travail » alors qu’on peut l’entendre prononcer cette ridiculité maintes fois sur les vidéos de son discours de Saint-Cyr-Sur-Loire. C’est vraiment un grand malade. Il n’y a pas que les juges qui devraient se pencher sur son cas, les psychiatres aussi.

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