• A la Halle aux Toiles pour la vente de livres rouennaise de Terre des Hommes

    Vendredi, juste après l’émission de France Culture consacrée aux Impressionnistes (où l’on a remis les pendules à l’heure, comme on dit), je me rends au marché du Clos Saint-Marc et, dans le premier carton que je fouille, trouve Monet, sa vie, son œuvre de Gustave Geoffroy, son contemporain et ami, réédité chez Macula avec une présentation et les annotations de Claudie Judrin, conservateure au Musée Rodin. Le sympathique vendeur ne m’en demande qu’un euro.

    Un peu avant dix heures, je suis à la porte de la Halle aux Toiles en compagnie des habituel(le)s bouquinistes (dont celui qui court partout comme un dément) pour la vente de livres de l’association Terre des Hommes.

    Impossible de trouver une logique dans les prix affichés sur les livres, tel un peu rare vendu un euro, tel trouvable partout vendu cinq euros. Je laisse donc des ouvrages qui m’intéressent mais que je trouverai moins cher ailleurs, ce qui n’empêche pas mon sac d’être vite bien chargé.

    Dans celui-ci : La jeune fille et le fugitif de Tommaso Landolfi et La vieille fille et le mort de Violette Leduc (tous deux chez Gallimard), Son testament de Daniel Guérin (Encre) dans lequel l’historien de l’anarchisme parle de son amour des garçons, Blesse, ronce noire de Claude Louis-Combet (Corti) qui évoque les amours de Georg Trakl et de sa sœur Gretl et Cons de Juan Manuel de Prada (Points Seuil) qui s’intéresse notamment à ceux de la violoncelliste, de la petite gitane, de la prof particulière, de tante Lorette, de la joueuse de tennis, de sa fiancée, de Mélusine, de la fillette et de mesdames les députées.

    Ultime livre à tomber dans mon sac et par pur narcissisme, un roman quelconque d’Alain Ravennes Michel paru chez Denoël, en mil huit cent quatre-vingt-dix-sept mais c'est erreur. Je ne savais pas qu’un roman portait mon prénom en titre. C’est l’histoire d’un homme qui aime un homme et en épouse la sœur de qui il a un garçon auquel il donne le même prénom et, dit la quatrième de couverture « tout recommence entre ce père et ce fils Michel », ajoutant : « un roman qui choquera ».

    Le scandale ne fut pas au rendez-vous et le livre et son auteur sont oubliés. Mon exemplaire bénéficie d’un envoi d’Alain Ravennes : « Pour Monsieur Hervé Bazin, en hommage respectueux et sincère ».

    Les livres d’Hervé Bazin (ancien président de l’Académie Goncourt) sont disponibles à vil prix au Clos Saint-Marc. Je ne vois personne en acheter.

    *

    Toujours à lire le Journal d’adolescence de la psychanalyste Karen Horney (Editions des Femmes). Le six juin mil neuf cent sept, elle écrit à Oscar Horney (son futur mari) :

    A l’église et à la maison, j’avais entendu ma mère parler du « christianisme en action », et j’en avais une notion très claire : il ne fallait pas seulement être porteur d’une parole, mais agir. Un dimanche, je mis donc toute ma réserve de pièces de 50 pfennigs dans le tronc de l’église –et pour ce geste, j’ai été grondée par ma mère à la maison.

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