• A Rouen, l'été fait pousser les panneaux Decaux

                Nouveaux obstacles à la bonne marche, des panneaux Decaux amovibles se multiplient depuis quelques jours sur les places et dans les rues piétonnières de Rouen. Certains montrent d’un côté la laide affiche de l’Armada, de l’autre une affiche porteuse d’un slogan citoyen (comme on dit maintenant), autrement dit d’une petite leçon de morale. D’autres montrent leurs slogans bien pensants sur les deux faces. Je ne sais pas à qui on doit ça, à la nouvelle municipalité de gauche ou à l’ancienne de droite, l’opération étant peut-être déjà dans les tuyaux (comme on dit aussi maintenant) avant l’élection dernière.

                Cette navrante opération est sans doute provisoire mais le panneau Decaux peut prendre racine, au moins dans les têtes, c’est une bonne publicité pour la maison Decaux.

                Les emplacements sont judicieusement choisis. L’un des panneaux est planté sous l’arbre devant l’église Saint-Maclou. Pas un(e) touriste ne peut sortir son appareil devant le chef d’œuvre gothique flamboyant sans l’avoir sur sa photo.

                « Ne laissez plus couler l’eau courante » intime l’une de ces affiches. L’eau courante coule, elle est faite pour cela. «Ne laisser plus couler l’eau » aurait été plus judicieux ou alors « Ne laissez plus courir l’eau coulante ». Je suis à la disposition de qui s’occupe de ça pour améliorer les slogans de la prochaine opération d’éducation civique municipale. Du moins quand on commencera par donner l’exemple du côté de l’Hôtel de Ville. Aujourd’hui, cinq jours après la Fête de la Musique, la rue touristique où j’habite est toujours semée de débris de bouteilles de bière, sans que le moindre balayeur avec tuyau d’eau courante ou coulante ne soit en vue.

                « On n’est pas là pour se faire écraser » proteste une autre de ces affiches, copiant piteusement Boris Vian. Bien placée elle aussi, rue Saint-Romain, une rue où la bite filtrant le passage des voitures, mise en place par l’ancienne municipalité, est hors d’usage depuis de nombreuses semaines, transformant cette rue piétonnière en nouvelle voie rapide pour automobilistes pressé(e)s. Le piéton et la piétonne ont intérêt à tenir le haut du pavé, c’est une vraie mise en danger de la vie d’autrui. L’adjoint chargé de la circulation, un écologiste je crois, va peut-être faire quelque chose car je suis d’accord on n’est pas là pour se faire écraser. Cependant, à tout hasard, j’ai fait mienne une paire de béquilles abandonnée dans une poubelle.

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