• Alas par la Compañia Nacional de Danza à l’Opéra de Rouen

    Danse jeudi soir à l’Opéra de Rouen, l’animation d’avant spectacle est assurée par la superviseuse. Accrochée à son téléphone, au bord de la crise de nerfs, elle s’occupe à débrouiller une affaire obscure de couples différents revendiquant les mêmes fauteuils, d’un côté les Dupin, de l’autre les Dupin Beurré. La billetterie s’est un peu mélangée les baguettes. Vu le nombre de places restées libres, les choses s’arrangent et le calme revient.

    Le noir se fait, le rideau s’ouvre sur une tour de lumière. La Compañia Nacional de Danza, sous la direction artistique de Nacho Duato (qui danse aussi), donne Alas, une chorégraphie espagnole vaguement inspirée des Ailes du désir de Wim Wenders et Peter Handke.

    Nacho Duato est un habitué du Théâtre du Châtelet et j’ai déjà vu de quoi il est capable. Je m’attends donc à voir ce que je vois, de la danse néo classique vite ennuyeuse et qui finit dans l’eau. Après d’ultimes éclaboussures, les danseurs et danseuses trempé(e)s saluent, saluent et resaluent à la grande joie des groupes de scolaires (comme on dit) qui applaudissent le rideau se levant et se baissant.

    -Filons vite avant qu’on nous demande d’éponger la scène, dit un de mes voisins.

    A son exemple, je suis vite dehors. Point d’ivrognes dans les rues ce soir, la Saint-Patrick ne reprend que le ouiquennede. Le parvis de la Cathédrale, couvert de poussière blanche, attend la prochaine pluie. Les deux grues à bouche dévorante sont au repos. Elles digèrent. Le Palais des Congrès est bien entamé mais il en reste encore un bon morceau à boulotter. Je passe par le tunnel, du moins ce qu’il en reste, une partie ayant été détruite par la chute des gravats, et me voici chez moi.

    *

    C’est aujourd’hui la Journée du Sommeil, bonne fête à la ville de Rouen (dite la belle endormie).

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