• Après lecture des Folies Bergère de Rouen, ouvrage de Sébastien Lefebvre

    Je viens de lire Les Folies Bergère de Rouen, l’ouvrage richement illustré de Sébastien Lefebvre, publié par l’Association le Pucheux, sise à Fontaine-le-Bourg.

    J’en sais donc un peu plus sur cet établissement de spectacles privé de l’île Lacroix, connu de moi par le Journal de Léautaud, et que je n’imaginais pas avoir duré si longtemps. Détruit lors de la Deuxième Guerre Mondiale, il renaquit dans les années cinquante en Théâtre de la Lyre.

    Aristide Bruant, Charlus, Mayol, Maurice Chevalier, Ouvrard, Mistinguett, Polaire, Dranem, Yvette Guilbert, la belle Otéro, Berthe Sylva et Georgius firent les beaux jours des Folies Bergère rouennaises et nombre d’artistes passèrent également par le Théâtre de la Lyre, dont Juliette Gréco, Yves Montand, Charles Trenet et Luis Mariano. La salle du second comptait mille places assises et cent cinquante debout au promenoir. Les Folies contenaient mille quatre cents places, essentiellement assises.

    Aux Folies Bergère, en dehors des soirées avec vedettes, c’étaient chaque soir moquerie des notables locaux, numéros de cirque, opérettes et danseuses levant haut la jambe tout comme à Paris.

    Le Théâtre de la Lyre fut finalement exproprié en juin mil neuf cent soixante-quatre par la Mairie de Rouen qui fit de l’île Lacroix au moyen de constructions modernes le dortoir que l’on connaît.

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    Avant même les Folies Bergère, ai-je aussi appris dans ce livre, existait dans l’île Lacroix le Tivoli Rouennais où se tenaient des bals masqués de huit heures du soir à cinq heures du matin, pas de Direction de la Tranquillité Publique à cette époque pour nuire à la gaîté publique.

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    Plus rien n’existe de la sorte à Rouen où la dernière salle de spectacle privée, l’Exo Sept, ferme à la fin du mois, victime du bientôt ouvert établissement public le Cent Six (le propriétaire de l’Exo partant à la retraite n’a pu trouver de repreneur).

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    Le Hangar Vingt-Trois, autre établissement public, survivra-t-il longtemps à l’ouverture du Cent Six. J’en doute. La récente mise à pied de son directeur pour harcèlement moral, que celui-ci soit finalement déclaré coupable ou innocent, tombe à pic.

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