• Arno au Hangar Vingt-Trois

    Salle comble pour Arno, il est bien content que certaines et certains échappent au débat télévisé entre les deux du second tour.

    -Vous êtes dans la merde, hein ?

    C’est sûr et on l’était déjà la dernière fois qu’il est venu chanter à Rouen. C’était à l’Exo Sept, il y a exactement cinq ans, entre les deux tours des présidentielles.

    -Vous êtes dans la merde, hein ? nous avait-il dit à cette occasion.

    En ajoutant :

    -Quand vous faites un pet ici, ça sent aussi chez nous, en Belgique.

    A chaque fois qu’Arno passe par Rouen, ça va mal politiquement (et réciproquement). C’est le dicton du jour.

    En pleine forme le vieux Flamand, chanson sur chanson de sa voix d'outre bière (vingt-cinq ou trente, je ne sais, la plupart tirées de son dernier disque) pendant que les musiciens mettent le gros son, difficile de comprendre ce qu’il chante mais les cédés sont là pour ça, gesticulant, grimaçant et tirant la langue comme un enfant facétieux, moitié Droopy moitié masque d’Ensor, de temps en temps il s’offre une pause sur sa chaise, une chaise à l’allure bien épiscopale, me fait remarquer ma voisine de droite.

    -Il a dû la piquer dans une église d’Ostende, lui dis-je.

    A Ostende il nous emmène justement avec sa reprise bien connue de la chanson de Léo Ferré.

    Putain putain c’est vachement bien, un concert d’Arno, le genre de moment où quand on se demande si c’est utile et puis surtout si ça vaut le coup de vivre sa vie, on est bien obligé de répondre oui.

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