• Au cinéma Omnia pour Tirez la langue Mademoiselle d’Axelle Ropert

    Grâce au réseau social Effe Bé et à la bouquinerie rouennaise Le Rêve de l’Escalier, j’ai gagné deux places pour l’avant-première de Tirez la langue Mademoiselle au cinéma Omnia en présence de la réalisatrice Axelle Ropert ce jeudi soir. J’ai offert ma deuxième à l’homme au chapeau qui, cela tombe bien, vient de retrouver ses lunettes.

    Je ne sais rien de ce film, hormis que c’est l’histoire de deux frères médecins amoureux de la même femme et que cela se passe dans la quartier chinois de Paris. La salle est honnêtement emplie quand arrive Axelle Ropert accompagnée d’Hervé Aguillard et de Jean-Marc Delacruz. Ces derniers se lancent, à leur habitude, dans un panégyrique de leur entreprise, laquelle, dit l’un, a obtenu le label Art et Essai pratiquement dès le début, ce qui n’est pas exact.

    Le film est ensuite lancé sur un écran petit. Il ne me faut pas longtemps pour m’ennuyer affreusement à suivre l’histoire de ces deux vieux garçons, soudés l’un à l’autre comme des frères Goncourt, brutalement amoureux d’une quelconque barmaid du quartier. L’un est un gentil alcoolique (mais toujours en pleine forme), l’autre un ours mal léché à la grosse voix. Pas difficile de deviner lequel choisira la jeune femme abandonnée avec sa fille diabétique par le père de cette dernière. Comme on pouvait aussi s’y attendre, le père indigne, forcément musicien italien, réapparaît, d’où déprime du mal léché renvoyé. A la fin, la jeune femme, après quelque temps passé en Italie avec le réapparu, le quitte et revient au bourru médecin, tandis que le frère dédaigné, exilé à Nice, sautera peut-être par la fenêtre. On notera qu’à Paris, en deux mille treize, il est possible pour une femme seule travaillant dans un bar avec une fille à charge de quitter son appartement et d’en trouver un autre dès son retour.

    Tout cela est filmé dans le style des téléfilms des années quatre-vingt où les personnages passent leur temps à ouvrir ou à fermer des portes (au sens propre). Rien à en tirer pour moi, sauf de retrouver sur l’écran des lieux souvent parcourus quand mon frère Jacques habitait ce treizième arrondissement dans un immeuble semblable à celui où les frères médecins ont un appartement l’un en face de l’autre.

    A l’issue, hormis moi, tout le monde applaudit et, à en croire celles et ceux qui interviennent pendant le débat avec Axelle Ropert, nous venons de voir un très bon film.

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    L’un des poseurs de questions avouant qu’il ne sait pas trop quoi penser du film car les critiques n’en ont pas encore parlé. Dans l’incertitude, il aime beaucoup.

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    Aller au cinéma à Rouen, c’est se voir violemment rappeler que l’on vit dans une petite ville de province.

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    Les frères Goncourt avaient leur truc à eux pour éviter le conflit : ils se partageaient la même femme.

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