• Au cœur du parc Livradois-Forez (Thiers, Olliergues)

    Au matin de ce mardi, pendant le petit-déjeuner que je prends avec mes hôtes et un ami à eux, j’apprends que j’ai dormi à Saint-Priest-la-Vêtre et que l’accordéoniste de la veille était leur fille, élève de Cé Aime Deux. Nous devisons agréablement puis je me rends au jardin clos de murs afin de capter Internet.

    Mon premier objectif est de visiter Thiers, capitale de la coutellerie. Elle est sur le déclin, mais les boutiques de marchands de couteaux sont encore fort nombreuses. Il y a même un endroit où l’on peut monter son couteau soi-même. Un homme cherche à m’y attirer voulant faire de moi un bricoleur et peut-être ensuite un assassin.

    Je déambule un moment dans les rues pentues, trouvant Thiers austère, puis reprends la route vers le sud en direction d’Ambert, ville bien connue pour sa fourme. C’est ainsi que je découvre Olliergues, village qui mériterait d’être l’un des Plus Beaux de France, dont je fais des photos depuis le  belvédère, notamment de l’usine désaffectée nichée dans une courbe de la Dore. Elle plairait beaucoup à celle qui n’est pas avec moi. Je décide de m’arrêter là.

    Pour la première fois, je suis redevable au Guide du Routard d’une bonne adresse où manger. On atteint l’Hôtel Restaurant Migeon et Fils en grimpant une longue volée de marches. « Ça va vous faire de l’exercice » m’a dit la boulangère qui est sortie de sa boutique pour me montrer le chemin. Le menu est à douze euros, entrée, plat, fromage, dessert et vin, servi sur des nappes à carreaux rouges et blancs, serviettes assorties, dans une salle avec vue, décorée d’une collection de poupées disparate et d’une poule et d’un faisan empaillés. La clientèle c’est les gars du coin, une famille à gamine qui court partout et moi. Le patron fait le service au bar, la patronne fait le service en salle, le fils et sa femme font sans doute la cuisine, leur bébé fait des apparitions.

    Je déjeune excellemment de pâté, de lapin aux pommes de terre, des fromages de la région (fromage des montagnes, fourme d’Yssingeaux, Saint-Nectaire) et d’une grosse part de gâteau pommes et noix, abusant un peu du bon vin, ce qui me conduit à visiter le village à fond avant de repartir vers Ambert où j’espère loger chez une dame anglaise.

    Las, la chambre qu’elle me propose est petite. S’y trouvent deux lits jumeaux laids et aucun bureau pour poser mon ordinateur. J’ai l’impression qu’elle me donne la chambre la moins bien parce que je suis seul. C’est la première fois que cela se produit. Je dis non à la dame et me rends au-dessus de la ville, à Job où une vieille dame charmante regrette de ne pas avoir la ouifi. Elle m’aide à trouver mon bonheur ailleurs, me prêtant son téléphone et c’est ainsi que je reviens à Olliergues.

    La maison d’hôte que j’avais snobée le matin pour sa façade quelconque s’avère bien plus intéressante à l’intérieur. Me voici logé dans une vraie suite, avec tout le luxe afférant, pour quarante euros la nuit. Elle offre de plus une vue superbe sur le château. Par la fenêtre ouverte, j’entends les enfants de l’école maternelle qui crient et un âne qui braie.

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    L’Hôtel Restaurant Migeon et Fils à Olliergues, un lieu comme on n’en voit presque plus, indiqué nulle part, hors de la grand route, dont les prix sont plus que raisonnables, on peut y dormir pour vingt-cinq euros. Fasse que la famille reste aux commandes.

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    Une fois encore, je constate comme en Auvergne on est spontané et serviable. Le bonjour ou le bon appétit ne sonnent pas faux et quand je demande un renseignement, on quitte sa boutique pour me montrer le chemin, on me prête son téléphone pour appeler une chambre d’hôtes ou on propose de m’emmener en voiture jusqu’à l’autre bout du village.

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