• Au Concert Franz Liszt Lili Boulanger à l’Opéra de Rouen et privé de celui de Joseph Arthur à la Maison des Arts du Grand-Quevilly

    Assis en fond d’orchestre à l’Opéra de Rouen ce vendredi soir, je vérifie qu’effectivement pour les genoux la rénovation des fauteuils n’a rien changé, toujours aussi peu de place. Heureusement, je n’ai personne à ma droite (pour ne rien arranger certains dossiers sont un peu affaissés, leur séjour en Belgique ne les a pas redressés). Au moins, j’ai bonne vue sur les touches du piano où courent les doigts éclairés par en haut de Frédéric Aguessy. Celui-ci joue Liszt, la Paraphrase sur la Valse du Faust de Gounod, sans partition et avec brio.

    Viennent ensuite, toujours de Liszt et sans partition, Bagatelle sans tonalité et l’un peu trop longue Sonate en si mineur dont Clara Schuman disait dans son Journal : Que de bruits sans raison. Plus aucune pensée saine, tout est embrouillé : on ne parvient même plus à y retrouver un enchaînement harmonique clair. (ai-je lu dans le livret programme sous la plume de Luca Dupont).

     Frédéric Aguessy est applaudi comme il le mérite et donne en remerciement un petit bout de Bach. A l’entracte, autour de moi, on ne se prive pas de critiquer son manque de charisme et même son physique. Je retourne caser mes genoux à ma place. Derrière moi, une enseignante se réjouit d’échapper aux Assises de l’Education qui doivent se tenir un mardi après-midi, jour où elle est en congé.

    Cela reprend avec la cantate Faust et Hélène qui valut à Lili Boulanger, sœur de Nadia, le prix de Rome, il y a juste cent ans (elle mourut cinq ans plus tard de tuberculose intestinale à l’âge de vingt-quatre ans). Cette composition est chantée par Marie Gautrot (Héléne), Xavier Rouillon (Faust) et Vincent Billier (Méphistophélès) accompagnés au piano avec partition par Frédéric Rouillon. J’écoute sans passion et applaudit comme il convient.

    On en a fini avec le commerce du Diable.

    *

    Une affichette sur certains magasins de l’hypercentre de Rouen pleure le manque à gagner consécutif à la destruction du Pont Mathilde et invite le quidam à signer une pétition contre les bouchons. La semaine prochaine, ce sera une pétition contre la pluie.

    *

    Raté, ce samedi, le concert de Joseph Arthur à la Maison des Arts du Grand-Quevilly. « Complet », me dit celle qui répond à mon appel téléphonique en début d’après-midi.

    -Vous connaissez Aurélie ?, me demande-t-elle lorsque j’insiste pour en être, laissant entendre que si on connaît la maîtresse des lieux, il y a peut-être moyen de s’arranger.

    Pas envie de ça. Je raccroche.

    Cette sale manie d’organiser des concerts dans des lieux pas faits pour ça, bars trop petits, librairies exiguës, salles d’exposition encombrées, dont on exclut les moins rapides et les non connus de la direction, alors que les concerts, il y a des salles pour ça (au Grand-Quevilly, à vingt mètres de la Maison des Arts : le Théâtre Charles-Dullin).

    Partager via Gmail Yahoo!