• Au vide grenier de la rue Ordener (avec couscous méchoui au Va et Vient du Nord)

    Dimanche matin à Paris il fait encore un temps pourri. Je vais quand même voir ce qui se passe rue Ordener où doit se tenir le vide grenier de printemps. Il est dans l’eau. Quelques intrépides se sont quand même installés, qui écopent. Je rentre aux Amiraux et ai la chance d’être appelé par celle qui devrait dormir à New York. Nous parlons un bon moment.

    Quand il pleut moins, je vais faire un tour dans le quartier, remontant le boulevard Barbès jusqu’à Château Rouge. Là point le soleil qui me fait retourner rue Ordener où sont maintenant installés davantage de vendeurs et de vendeuses. J’en fais le tour sans trouver de livres pour me plaire.

    Il est onze heures trente, ce qui n’est pas trop tôt pour déjeuner au Va et Vient du Nord dans cette même rue, une brasserie dont les murs sont décorés d’icônes du vingtième siècle, Gainsbourg, Colombo, Che Guevara, Fernandel, etc. Je commande un couscous méchoui. En l’attendant, je goûte au côtes-du-rhône avec dans les oreilles une radio cent pour cent chansons françaises qui m’apprend la mort d’Eric Charden, surtout connu pour ses duos avec Stone dans les années soixante-dix. En hommage, une de ses chansons sera diffusée toutes les heures.

    Je me souviens bien des chansonnettes nunuches de Stone et Charden, notamment de Made in Normandie dont le succès valut au couple de tourner un film publicitaire pour le beurre Elle et Vire. Une séquence de ce film fut réalisée au Bec-Hellouin dans la ferme du paysan qui devait prendre ma chèvre en pension l’hiver, une dizaine d’années plus tard, cette chèvre étant un cadeau de fin d’année des parents d’élèves.

    Le couscous méchoui du Va et Vient du Nord est copieux et goûteux. Je prends le temps de le déguster. Pas loin de moi sont assis deux vieux Arabes qui boivent eux aussi du côtes-du-rhône mais commandent des grillades avec des coquillettes. J’en suis à la deuxième chanson d’Eric Charden quand je sors du restaurant. Le vide grenier bat son plein (comme on dit). Il est temps pour moi de quitter les Amiraux et de revoir ma Normandie.

    *

    La publicité Elle et Vire de Stone et Charden n’a pas suffi à apporter la renommée à la ferme du Bec-Hellouin. En revanche, une autre bâtisse du village y a eu droit, connue de tous sous le nom de « la maison que Johnny Hallyday a failli acheter ».

    Partager via Gmail Yahoo!