• Aux vide greniers de Gaillon et La Haye-Malherbe

    Ce dimanche, c’est dans l’Eure que ça se passe et d’abord à Gaillon où, je le sais d’expérience, moult exposant(e)s s’installent lors du vide grenier, encore plus quand le soleil est assuré.

    S’il fait frisquet quand j’arrive vers sept heures, le rond jaune ne demande qu’à pointer ses rayons. Il suffit de l’attendre.

    Les merles chantent, des moutons broutent sur les collines, le château se tient tranquille, la fourrière emmène quelques voitures, je cherche des livres à ma convenance.

    J’en trouve, peu, mais des prometteurs.

    Le premier est Austerlitz de W. G. Sebald, écrivain allemand dont je n’ai rien lu mais dont j’entends dire le plus grand bien, livre illustré, dans l’édition de poche de chez Folio. Il s’agit du dernier ouvrage écrit par Sebald, mort en deux mille un, lis-je en page de garde. Hasard heureux, j’aime commencer par la fin.

    Le second est Poèmes d’Alvaro de Campos de Fernando Pessoa, l’écrivain portugais aux multiples hétéronymes, que j’aime particulièrement, en nouvelle édition chez Christian Bourgois (deux mille un), d’où je tire un poème au hasard qui commence ainsi :

    J’ai un gros rhume,

    Et tout le monde sait comment les gros rhumes

    Altèrent tout le système de l’univers,

    Nous fâchent avec la vie,

    Et nous font éternuer jusqu’à la métaphysique.

    J’ai perdu la journée entière tout fourbu de me moucher.

    La tête me fait mal indistinctement.

    Triste condition pour un poète mineur !

    et s’achève comme ça :

                J’ai besoin de vérité et d’aspirine.

                A La Haye-Malherbe, c’est moins bien, ni merles, ni moutons, et le beau café en briques place de la Mairie annonce sa fermeture prochaine et qu’il vend tables, chaises et tout le reste, s’adresser à la direction.

                Point de livres à ma convenance, cependant j’y trouve pour cinq euros, encore sous plastique, le coffret Jérusalem délivrée de Le Tasse, publié aux Belles Lettres au prix pas donné de cent quinze euros, que j’espère revendre à moitié prix, ce qui me permettra d’acheter d’autres livres à ma convenance, et cætera…

    *

                J’en écoute une qui raconte qu’elle est devenue propriétaire d’une maison à la campagne (où l’on peut faire des barbeuques avec ses peutes), mais maintenant elle est en bisbille avec le voisin qui lui a adressé un mail avec ses positions. Elle a voulu envoyer ce mail augmenté de ses arguments contre le voisin à son avocat, mais, distraite, elle a cliqué sur « répondre à » et son mail est parti chez son adversaire.

    *

                Une histoire bête qui me fait rire : Qui mange du chien chie ouah ouah.

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