• Aux vide greniers ensoleillés des Amiraux et de la Butte-aux-Cailles

    Dimanche matin, c’est toujours l’été d’octobre. Sous la fenêtre du délicieux petit-déjeuner confectionné par celle qui m’accueille à Paris bruissent les préparatifs du vide grenier des Amiraux. Nous faisons le tour des déjà installé(e)s puis traversons la ville pour rejoindre celui de la Butte-aux-Cailles plus prometteur en nombre.

    Il l’est, occupant de nombreuses rues et la place de la Commune. Pour la qualité, rien à redire. On lit de bons auteurs dans ce quartier un peu boboïsé mais pas trop. Je suis au régime, je n’achète guère de livres, plus de romans, mais mon sac s’emplit quand même. J’ai pour elle un livre illustré sur la vie de Raspoutine et pour moi, entre autres, Jean-Marie Vianney, curé d’Ars par Monseigneur René Fourrey (Desclée de Brouwer) ainsi que L’art d’avoir toujours raison d’Arthur Schopenhauer (Circé/Poche). L’Association des Amis de la Commune de Paris (créée en mil huit cent quatre-vingt-deux) est présente, qui vend des ouvrages neufs sur le sujet. De beaux cafés donnent envie malgré des façades polluées par les sentences creuses de Miss. Tic.

    A la terrasse de l’un d’eux, en guise d’apéritif, nous buvons un verre de blanc bien frais et quand il est question de déjeuner dehors nous choisissons d’aller Chez les Filles, rue des Cinq-Diamants, où l’on propose un menu entrée plat dessert à quinze euros, excellent ma foi, notamment le travers de porc au miel accompagné de gratin dauphinois. Un cruchon de côtes-du-rhône est posé sur la table. On passe là un très bon moment. Seul bémol : la conversation de nos deux voisines, des institutrices qui ne savent parler que d’école (c’est courant).

    Il fait vraiment chaud quand nous décidons de rentrer. Juste avant de descendre la rue Eugène-Atget pour rejoindre la station Corvisart, je m’encombre d’une pile de numéros du Fou parle, la revue d’art et d’humeur de la fin des années soixante-dix début des années quatre-vingt.

    De retour aux Amiraux, nous parcourons les deux rues concernées par le vide grenier. Ici aussi, on trouve de bonnes choses. J’achète la Correspondance de Franz Liszt publiée autrefois chez Lattès et le cédé Transcriptions d’accentus.

    Une sieste s’impose, après laquelle nous redescendons. On brade avant le remballage. Elle m’offre pour nos repas dans le jardin un plateau orange datant des années où tout l’était. Des exposant(e)s lui font cadeau de boucles d’oreille et d’un moule à gâteau.

    -J’aime bien mon nouveau quartier, me dit-elle.

    *

    Lundi, c’est le dernier jour de beau temps. Elle ne peut en profiter, requise par un travail temporaire. Nous nous quittons dans le métro à Gare du Nord. Je continue jusqu’à Saint-Michel, furète dans les librairies à la recherche d’un numéro de L’Avant-Scène Opéra que cherchent des exilés de ma connaissance, ne le trouve pas, déjeune d’un kebab et passe l’après-midi à lire dans le jardin du Luxembourg.

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