• Bernard Kouchner, à la soupe

                C’est l’heure de la récompense pour les retourneurs de veste, Hervé Morin, traître de proximité, député de l’Eure, ancien bras droit (comme on dit) de François Bayrou, nommé ministre de la Défense (le traître majuscule Eric Besson devant se contenter, lui, d’un minable secrétariat d’Etat), et Bernard Kouchner, socialiste hier encore, girouette médiatique, nommé ministre des Affaires Etrangères et Européennes, peu importe sous les ordres de qui, en compagnie de qui (son voisin Hortefeux par exemple, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale), pourvu qu’enfin il soit de nouveau dans l’actualité, sous l’œil complaisant des caméras.

                Bernard, ta glissade a été progressive, je me souviens que ça a commencé avec le sac de riz porté sur tes robustes épaules à destination des petits Africains affamés, une bien belle image de télévision, de là est née, je crois, ton addiction et comme toute drogue dure, elle t’a mené dans le caniveau.

                Soixante-sept ans, on commençait à t’oublier, tu n’as reculé devant rien pour revenir dans la lumière des projecteurs. Te voilà en très mauvaise compagnie mais je n’en doute pas, à la première crapulerie grave de ce gouvernement de droite dure, tu sauras jouer les indignés et démissionner pour te refaire une vertu.

                Quelle dégringolade, Bernard, je t’ai connu, jeune, juste après Mai soixante-huit, journaliste au magazine Actuel, le mensuel de la contre-culture, et je te retrouve, vieux, aux ordres de Sarko dont le principal objectif est de « liquider les idées de soixante-huit ».

                Jacques Brel ne te connaissait pas quand il a écrit Les Bourgeois, il parlait pourtant de toi.

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