• Ça sent le sapin à la Galerie Mam (avec Hélios Azoulay), et ailleurs aussi

    Samedi matin, je me dirige vers le marché des Emmurées. Arrivé rive gauche, je dois slalomer entre des Céhéresses en grande tenue. Plusieurs rues sont barrées. Des véhicules anti barricades sont en embuscade, des escouades aux abois. J’achète un kilo de clémentines et fais le chemin inverse, traversant à nouveau les forces de l’ordre (comme ils disent). Je demande à une jeune femme qui passe par là si elle sait pourquoi. Il y a un congrès des maires du coin au Conseil Général et le Président du Sénat doit venir.

    L’après-midi, je croise par hasard une manifestation du réseau Sortir du nucléaire devant la Fnaque, pas grand monde et la foule qui s’en fout occupée à ses achats de Noël. A seize heures, je suis au Gros-Horloge où doit avoir lieu un kiss in organisé par des filles qui aiment les filles et des garçons qui aiment les garçons mais au coup de sifflet personne pour s’embrasser. Quelques membres de Sos Racisme déploient néanmoins une banderole qu’ils replient aussitôt. La foule n’a qu’une idée en tête : aller de magasin en magasin. Ça sent le sapin.

    A dix-sept heures, je suis à la Galerie Mam, rue Damiette, où cela sent également le sapin (c’est le titre de l’exposition en cours, qu’au Frac on aurait appelée « Vacuité(s) Morosité(s) »). On y voit diverses œuvres narquoises de divers artistes s’en prenant à cette fête niaise, rien de bien nouveau. Je suis venu entendre Hélios Azoulay, seul, qui fait ici performance musicale.

    Si lui est seul, nous ne sommes pas nombreux à l’écouter jouer de son suprême clairon. Le lieu est petit. On y entre et on en sort, On y boit du vin chaud. On y fume à l’extérieur. Marie-Andrée Malleville est fébrile. Il fait froid. Hélios joue à répétition sur l’un des titres de Mezz Mezzrow dont je me souviens avoir lu l’autobiographie La Rage de vivre, il y a fort longtemps, je crois que Boris Vian me l’avait recommandée.

    J’attends qu’il en ait fini avant de rentrer à la maison. Celle qui me rejoint le ouiquennede n’y est pas, retenue à Paris par son dur labeur.

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