• Cadmus et Hermione de Jean-Baptiste Lully et Philippe Quinault à l’Opéra de Rouen

                Jeudi souère, je m’en vais vouère pour la deuxième foisse Cadmus et Hermione, premier opéra français, éclairé à la chandelle et chanté en ancienne parlure (surtitrée) à l’Opéra de Rouen (la première fois, c’était en février deux mille huit).

    La musique est toujours signée Jean-Baptiste Lully et le livret (d’après les Métamorphoses d’Ovide) Philippe Quinault. Le nom du premier est le seul sur l’affiche. C’est bien injuste. J’aime l’écriture de Philippe Quinault, sa façon légère de dire que sans amour on n’est rien du tout.

    Bien que peu amateur de musique baroque, je revois donc avec plaisir ce Cadmus et Hermione et peux me citer : tout est rassemblé pour que je passe un bon moment, la musique confiée à l’orchestre du Poème Harmonique (dirigé par Vincent Dumestre), l’agréable mise en scène de Benjamin Lazar, les costumes somptueux signés Alain Blanchot et la voix sublime de Claire Lefilliâtre dans le rôle d’Hermione.

    Le décor, quelque chose entre l’amas nuageux et la grotte, et les costumes chatoyants et surchargés me font penser à la crèche napolitaine du Musée des Beaux-Arts de Rouen, cela fait un moment que je ne l’ai vue. Il faudra que j’y aille avec celle qui rentre bientôt de Londres, à qui répéter ces vers de Philippe Quinault :

    L’Amour contente,

    Tout en est bon.

    Dans les beaux jours de notre vie

    Les plaisirs sont dans leur saison,

    Et quelque peu d'amoureuse folie

    Vaut souvent mieux que trop de raison.

    *

    A la Caisse d’Epargne de la rue du Gros où j’imprime les billets de train d’un futur voyage, une sept ou huit ans écrit des signes cabalistiques sur l’un des imprimés de la banque, signe et glisse son message dans la boîte à lettres :

    -Voilà, j’ai fait mon testament, dit-elle.

    *

    En haut de cette même rue, la nouvelle boulangerie, qui remplace celle nommée Meier, s’appelle Yvonne en hommage à la grand-mère de la boulangère. Cette Yvonne a-t-elle connu Grand-Mère Auzou, fabricante de macarons ?

    *

    Vingt-quatre heures en Seine-Saint-Denis ce vendredi pour France Culture, pas moyen d’échapper aux textes indigents des slameurs et des slameuses.

    J’imagine l’effort que doivent faire les animatrices et les animateurs de la radio pour faire semblant de trouver ça intéressant.

    Ces malheureux sont en mission de service publique.

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