• Celles et ceux qui me disent bonjour

    Hormis celles et ceux qui me connaissent et que je connais ou me croisent suffisamment pour que l’on fasse semblant de se connaître, les seul(e)s qui me disent bonjour espèrent mon argent.

    Ainsi hier matin tous les commerçant(e)s en vêtements du centre de Rouen chez qui je suis entré, grand sourire, bonjour, pour ensuite ressortir sans rien acheter, petit sourire, au revoir, les mendiant(e)s aussi que je croise un peu partout, jamais en retard d’un bonjour, et puis cette fille orange qui quête près de la Fnaque pour le Double Vé Double Vé Effe, (avant c’étaient des bleu(e)s, ou des rouges, ou des vert(e)s, sollicitant également pour leur association de bienfaisance).

    -Tu me dis bonjour parce que tu as besoin de mon argent, lui dis-je. Pas toi mais l’association qui t’emploie. Sinon tu me croiserais dans la rue, tu ne me verrais même pas.

    -Parfois on dit bonjour et les gens ne vous répondent pas, me dit-elle.

    -Ce n’est pas ce que je te dis, on ne dit bonjour aux gens que lorsqu’on a besoin de leur argent, tu ne trouves pas ça dommage ?

    -Si, me répond-elle.

    Et elle ajoute :

    -En même temps, on est à Rouen.

    Elle a raison, complètement raison.

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