• Circuit Olliergues, Billom, Mauzin, Saint-Dier-d’Auvergne, Domaize, chapelle Saint-Just, Giroux-Gare, Olliergues

    Jeudi matin tout en déjeunant somptueusement, je discute de la vie de la région avec mon hôtesse évoquant notamment Cunlhat (prononcer Quin-Ya) et Maurice Pialat.

    -Oui, me dit-elle, c’est là qu’il a tourné Le Garçu, avec l’autre, là, le gros, celui dont on se moque parce qu’il est tout le temps entre deux vins.

    -Depardieu ?

    -Oui, Depardieu, il logeait chez une de mes collègues là-bas. Il a dessiné sur les murs de la chambre et écrit son nom partout. Il lui a dit vous devriez être contente d’avoir mes dessins et mon nom sur vos murs, Vous parlez si elle était contente. Ah, Depardieu,  il leur en a fait voir aux autochtones !

    Après ce bon moment, je file à Billom, ville chère à mon cœur pour deux raisons ayant trait à l’amour. C’est là qu’est né Georges Bataille mais il n’a droit ni à place ni à rue et je ne pense pas que ce soit prévu pour le cinquantième anniversaire de sa mort en juillet prochain. Je parcours à nouveau les rues médiévales et entre dans l’église gothique Saint-Cerneuf où me retiennent une mise au tombeau en pierre et l’immense tableau du dix-neuvième siècle signé Detrez Jésus guérissant les possédés. Hors de cette vieille ville, dans la rue où je me suis garé, les bistrots minables aux clients assortis (dont l’un porte une veste avec un Indien dans le dos) ne me donnent pas envie de m’attarder. Je reprends la route, direction Saint-Dier-l’Auvergne où à l’aller j’ai repéré un restaurant nommé Chez Julie. En chemin, je m’arrête à Mauzun pour voir de près les ruines du château perché sur la colline et apprends que l’endroit est privé.

    J’entre Chez Julie et y découvre derrière le bar une jolie fille à qui je demande quel est le menu du jour. Elle ne sait plus très bien, me parle d’olivade de porc. Je réserve une table et en attendant midi, fais le tour du village où coule le Miodet. Je photographie l’église fortifiée et lui faisant face la Maison du Peuple, toute rose. « C’est un immeuble d’habitation », me dit une mère allant chercher son moutard à l’école. Elle ne sait pas ce que c’était avant. Je pense qu’il s’agissait d’un lieu de réunion politique de gauche, pas étonnant qu’on trouve près du pont une affiche de Jean-Luc Mélenchon « Prenez le pouvoir », « Attention c’est show » lui répond celle d’un autre comique, Roland Magdane, la côtoyant (il donnera spectacle à Ambert le quatre mai). L’un des deux habite en Corse, je lui ai vendu un livre il y a quelques mois.

    Chez Julie, pour douze euros, vin et café compris, je mange pâté de foie salade, carbonnade de bœuf (excusez-moi, je me suis un peu trompée tout à l’heure, me dit la serveuse que tous les ouvriers trouvent charmante), choix de fromage de la région (moins celui qu’elle fait tomber devant moi « ça y est la catastrophe est faite ») et tarte au citron meringuée. Je sors de là repu après avoir réglé la note à Julie la patronne, la serveuse étant malheureusement restée anonyme.

    *

    Trois étapes l’après-midi avant de rentrer à Olliergues :

    Domaize, village où l’on trouve une Bibliothèque Epicerie et toutes sortes d’animaux à long poil dans les prés.

    Après Tours-sur-Meymont, la chapelle Saint-Just, jouxtée d’une voie ferrée désaffectée et de la Dore.

    Giroux-Gare où près d’une papeterie en activité se corrodent vieux wagons et vieilles locomotives dont je fais d’un peu loin des photos qui plairont à New York. « C’est à un ferrailleur, il aime pas qu’on entre chez lui » me dit un indigène.

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