• Concert Bolcom Copland Reich au Conservatoire (pour l’Opéra de Rouen)

    C’est au Conservatoire que l’Opéra de Rouen donne concert de musique de chambre ce jeudi soir. J’y suis le premier arrivé. La guichetière explique à une élève qu’elle pourra avoir une place à cinq euros un quart d’heure avant la fermeture des portes puis me donne la mienne.

    A l’ouverture, je m’assois à ma place habituelle et étudie le petit bout de livret programme, simple feuille A Quatre pliée en deux avec en photo le timbalier Philippe Bajard dont est fan celle qui travaille à New York. Des Etats-Unis, il est question ici, la soirée est titrée Musique américaine à l’ère industrielle.

    Cela commence par la Dark Music de William Bolcom, une courte composition de peu d’effets, jouée en discrétion par Philippe Bajard aux timbales. Il les maîtrise à légers coups de baguettes et appuis ponctuels sur les pédales, comme s’il pilotait un vaisseau spatial. A ses côtés, Anaël Rousseau est au violoncelle. Il a dû le prendre en stop.

    Suit le Quatuor pour piano et cordes d’Aaron Copland, œuvre en trois mouvements datant de mil neuf cent cinquante, qui me sied.

    Après l’entracte, c’est Differents Trains de Steve Reich. Tandis qu’un technicien branche les instruments du quatuor à cordes sur un amplificateur, Tristan Benveniste (violon) présente cette composition qui mêle musique vivante sur scène et musique et voix enregistrées, où Steve Reich évoque deux sortes de trains, ceux qu’il prenait aux Etats-Unis pour aller de chez sa mère à chez son père, divorcés, et ceux que d’autres Juifs devaient prendre à la même époque en Europe. L’exécution est à la hauteur de l’attente et suscite les applaudissements.

    A la sortie, une dame se rappelle avoir déjà entendu ça à l’Opéra de Rouen, peut-être pour une chorégraphie d’Anne Teresa De Keersmaeker. C’est bien possible.

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    Bonne nouvelle pour le forgeron de Rouen qui avait refusé de donner son Adéhenne (sans savoir que la Police Antiterroriste que le lui avait déjà prélevé dans le dos), le Tribunal l’a relaxé, comme le raconte Paris Normandie dans son édition de jeudi : « Exit donc la légitimité du prélèvement qui nécessite « des éléments graves et concordants ». A défaut de se prononcer sur la légitimité, le tribunal a justifié hier sa décision en expliquant qu’il n’avait pas suffisamment d’éléments laissant penser que pendant sa garde à vue le prévenu avait commis les faits qui lui étaient reprochés ». La dernière phrase est totalement bancale, mais on comprend.

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    Rouen : Gérard Boudin, le peintre nuagiste tant apprécié des élu(e)s d’ici de gauche et de droite est mort au Céhachu. Je me demande ce que ses héritiers vont pouvoir faire de tous ses tableaux nuageux.

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