• Concert Qu’en pense Gertrude ? et Xav Feugray à la Maison de l’Université de Mont-Saint-Aignan (avec retour à pied)

    C’est la grève ce mardi mais comme il est annoncé quatre-vingts pour cent de bus circulant, je n’hésite pas à grimper dans un Té Un vers dix-huit heures trente, lequel est bondé. J’en descends à la Maison de l’Université de Mont-Saint-Aignan où m’appelle un concert de Qu’en pense Gertrude ? et de Xav Feugray. Je ne connais ni les premières (deux filles) ni le second (mais de lui j’ai entendu parler, il est aussi plasticien).

    Comme je suis évidemment en avance, je m’installe dans le Bocal où je lis le numéro des Inrockuptibles consacré à Marseille, Capitale Européenne de la Culture. Des filles y font un grand ménage. Le moment venu, je paie mes cinq euros et m’installe dans le couloir en attendant qu’il soit l’heure de descendre au Moins Un. Dans la salle d’exposition, une professeure et une élève, dont j’aime regarder les jolies jambes quand elle se baisse, installent une exposition. Il s’agit des tableaux abstraits (sans originalité) de l’écrivain américain Percival Everett (que je n’ai jamais lu).

    On ne se presse pas au double concert de la Emmedéhu. Descendu au sous-sol, je vois passer un garçon décontracté et chantonnant qui me dit bonjour. Je devine Xav Feugray. Un peu plus tard, c’est une jeune femme. Elle, je la connais, l’ayant plusieurs fois côtoyée dans son rôle de chef de chœur de la Choral’Ternative. Jusqu’à présent, quand on se croisait dans la rue, on se disait bonjour comme qui se connaît de vue, mais là elle passe devant moi en m’ignorant ostensiblement.

    Dans la salle sont disposées des tables entourées de chaises. Je m’installe à l’une de celles du devant de scène. Quelques dizaines de spectateurs et de spectatrices, dont très peu d’étudiant(e)s, font le public.

    Qu’en pense Gertrude ? se compose d’une jeune femme terriblement enceinte (assise, au clavier, au sampleur et au chant) et de celle qui m’a ostensiblement ignoré (debout, à la trompette, au clavier et au second chant). Leur prestation commence par une série de problèmes techniques du côté de l’accompagnatrice (voilà ce qui se passe quand on ne me dit pas bonjour). Elles sont habillées comme à la maison. Leurs chansons aussi, qui ne quittent jamais le prosaïsme.

    En revanche, Xav Feugray pratique l’élégance et possède un univers qui lui est propre, que ce soit dans ses textes ou dans leur interprétation. Il est seul à la guitare et au sampleur (son musicien ayant attrapé une maladie embêtante à Madagascar). Il chante l’amour qui pourrait bien ne pas être et l’amour qui a été mais n’est plus. C’est bien écrit. C’est bien chanté. Vers la fin, les deux filles de Qu’en pense Gertrude ? viennent l’accompagner.

    Je sors de là content de cette deuxième partie. A l’arrêt du Té Un, j’attends le prochain en compagnie d’étudiant(e)s qui n’étaient pas au concert quand passe un garçon qui nous apprend qu’à cause de la grève il n’y a plus aucun bus. Plus qu’à redescendre à pied jusqu’à Rouen, ce que je fais vaillamment, espérant qu’une voiture s’arrêtera pour m’emmener mais bien sûr que non. Trois quarts d’heure plus tard, j’atteins la Cathédrale.

    *

    L’une des chansons de Qu’en pense Gertrude ? évoque une jeune femme (présente dans la salle) dont le plaisir est de voler chez Leclerc. Naïves sont les deux interprètes et leur amie qui se réjouissent du tort fait au gros commerçant. Ce sont les caissières (hôtesses de caisse) qui morflent. Lorsqu’il y a trop de vols (démarque inconnue), elles perdent l’une de leurs primes.

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