• Concert Thomas Fersen au Rive Gauche de Saint-Etienne-du-Rouvray

    Le plus difficile, c’est de tourner à gauche au bout du pont Corneille pour prendre le boulevard Industriel qui mène à Saint-Etienne-du-Rouvray où m’appelle au Rive Gauche Thomas Fersen. Je force le passage dans l’embouteillage ce vendredi soir et arrive suffisamment à l’heure pour être en avance. Massé avec mes semblables, j’attends que s’ouvrent les portes, près d’institutrices qui en parlent « Quand elle est inspectée une année, je le suis l’année suivante, c’est toujours comme ça ». Il faudrait pouvoir être sourd à la demande.

    En revanche, bien ouvertes sont mes oreilles au bout du rang Hache, place Vingt-Sept, quand il s’agit d’ouïr Thomas Fersen et son acolyte Pierre Sangra, lequel s’est fait une coiffure à l’image de celui qu’il accompagne. Il pourrait être élu sosie officiel de Thomas Fersen dans l’un de ces rassemblements de doubles que l’on organise dans les localités rurales.

    Ils sont en noir, debout, munis de ukulélés pour les premières chansons de ce concert intimiste. Par la suite, Thomas Fersen passe par le piano et Pierre Sangra par la guitare. Sont aussi sollicités flûte et violon et à nouveau ukulélés. La liste à jouer alterne les bien connues et les moins. De temps en temps, l’artiste à la voix éraillée se lance dans une historiette saugrenue.

    Une fausse sortie permet aux deux larrons de revenir pour la deuxième partie, aussi réjouissante que la première. Un rappel offre trois chansons nouvelles. Dans l’une, il est question d’un Michel qui ne veut pas aller à l’eau parce qu’il a peur que son ver soit mordu par un brochet. Un second rappel nous vaut une chanson tellement familière que j’en ai déjà oublié le titre. Le salut final est décontracté, pas d’ovation debout, ce n’est pas le genre.

    Gonflé à bloc, punaise, je reprends le boulevard Industriel, direction Rouen, à une heure où sont terminés les embouteillages mais à laquelle traînent encore dehors quelques clones de la French Cup, filles à chignon venues du nord patiner sur la glace de façon synchronisée, comme chaque année.

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    L’après-midi de ce vendredi, visite à Rouen du Ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, venu constater qu’il existe dans cette ville un pont (Flaubert) en parfait état mais non raccordé aux grands axes de circulation automobile et un autre pont (Mathilde) parfaitement raccordé aux voies rapides mais hors d’usage.

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    Ce texte est le deux millième.

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