• Dans la manifestation rouennaise des quatre ponts pour la défense des retraites

    Mardi matin par le pont Corneille, alors que Corneille l’autre, le peintre du groupe CoBrA, vient de mourir, je me dirige vers le cours Clemenceau, point de départ de la plupart des manifestations rouennaises. Il s’agit encore de dire non à la contre-réforme des retraites du Tout Puissant de la République.

    Le Parti Communiste est en embuscade au bout du pont, impossible de ne pas faire face à l’un de ses tracts promouvant la retraite à soixante ans (je préfère cinquante-cinq). Je refuse ce bout de papier à plusieurs reprises et vais me réfugier auprès du syndicat Sud Solidaires qui doit défiler en deuxième position (n’ai-je pas voté pour eux quand j’étais prisonnier du monde du travail).

    Il y a là la foule des grands jours et chacun(e) cherche sa place. Un camion semi-remorque sortant d’un entrepôt se faufile entre les manifestant(e)s. Il appartient aux Transports du Chastelet domiciliés au Syndicat. Le Syndicat, c’est dans les Vosges et ça ne s’invente pas (comme on dit dans ces cas-là).

    Une élue communiste à écharpe tricolore de ma connaissance vient vers moi et me dit qu’elle a lu mon texte sur la manifestation de samedi dernier. Nous en discutons sans nous écharper. Elle évite de me proposer de signer la pétition de son parti contre le projet de Sarkozy.

    L’itinéraire est donné (il s’agit de passer par les quatre ponts de la ville, une façon efficace de bloquer la ville) et en route vilaine troupe. Au premier virage à gauche, les pontes locaux et régionaux du Péhesse sont là à se faire voir dans leurs costumes de mariage (ceux-là même qui n’étaient pas présents samedi quand il s’agissait de défendre les Roms). Un peu plus loin, un anarchiste remonte le défilé osant à peine montrer son ticheurte « Bosser tue ».

    Pont Boieldieu, pont de la Jeanne, pont Guillaume, retour par la voie de Teor (en bas de la place de la Calende, c’est au tour du Hennepéha de se faire voir à grands coups de drapeaux et de slogans, ils et elles ne sont qu’une trentaine), puis l’immense cortège tourne à droite pour retourner à son point de départ par le pont Corneille. C’est là que je lâche l’affaire et rentre à la maison, pas loin, le temps de manger puis de repartir pour le Tribunal Administratif où semble-t-il on ne fait pas grève aujourd’hui.

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