• De bus en bus à travers Paris

    Le beau temps est assuré ce mercredi à Paris. Approchant de Saint-Lazare, je décide de commencer la journée par un fouinage dans la bouquinerie Boulinier proche de la Cité Internationale Universitaire (un conseil de Philippe Dumez) et consulte à cette fin mon guide Taride vieux de plusieurs décennies. Je découvre que le bus Vingt et Un y menait directement. Est-il toujours là ? Oui et me voici bientôt en chemin. Il ne faut pas être pressé mais on passe par de bien beaux endroits.

    J’arrive boulevard Jourdan au moment où Boulinier ouvre et y suis accueilli par un chaleureux bonjour que jamais je n’entends dans celui du boulevard Saint-Michel. La marchandise est aussi mieux rangée et plus propre. Cependant je n’y trouve rien d’indispensable. Traversant la voie du tramouais, je vais me balader dans la cité estudiantine internationale à l’architecture variée, me souvenant d’un pique-nique un soir sur cette pelouse avec celle qui, après avoir hier rencontré une célébrité mondiale de l’architecture, est aujourd’hui pour la journée à Amsterdam où elle travaille à l’une des folies d’un richissime homme d’affaire français. Je sais qu’elle préfèrerait être là avec moi.

    A l’heure du déjeuner je découvre une rue dont j’avais oublié le nom, celle de l’Amiral-Mouchez dans laquelle mon frère Jacques décédé eut pendant quelque temps son adresse dans les années quatre-vingt, impossible de retrouver précisément où. C’est dans cette rue que je déjeune, à la terrasse du Sauldre, une brasserie à la cuisine banale (chiffonnade de bœuf, basse côte potatoes, un quart de côtes-du-rhône, seize euros trente), essayant de me revoir autrefois, tel que j’étais dans cette rue, ne songeant pas un instant que j’y mangerais trente ans plus tard. Deux femmes à ma gauche trouvent la basse côte trop grasse. « Comment vont tes enfants ? » demande la septuagénaire à la quinquagénaire. Celle qui va le moins bien, c’est son Inès. Elle a dû revenir à la maison car le monde du spectacle ça va mal. Là, elle a quand même trouvé un boulot sur un film mais elle ne sera pas payée. Ça lui fera une expérience à mettre sur son cévé. L’autre ça va mieux, il est avocat, mais heureusement qu’il a sa clientèle. Depuis qu’il a commencé, leur nombre a été multiplié par cinq à Paris.

    Le bus Vingt et Un a son arrêt en face. J’y grimpe et en descends au Café Lilou (lequel me fait songer à quelqu’une) pour prendre le Quatre-Vingt-Onze. Il me conduit au bout de la rue Ledru-Rollin, et de là je vais à pied jusqu’à chez Book-Off.

    Le Quatre-Vingt-Seize est là pour m’emmener chez Gibert Joseph d’où un Vingt-Sept me rapproche de l’autre Book-Off. Un vendeur de livres y explique qu’on ne veut plus de lui chez Boulinier parce que les livres, il les trouve dans les poubelles, mais du moment qu’ils sont propres.

    La propreté des livres, c’est justement le critère principal d’achat ici. Je termine Chez Léon, n’ayant pas mis de la journée le pied sous terre, avec dans mon sac un petit livre consacré, sous forme d’anecdotes, aux rencontres entre écrivains italiens et français : Entre nous de Daria Galateria (Sellerio editore Palermo).

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    Comment voir près de l’Elysée un camion de déménagement de la société Veyres-Perie basée à Tulle sans se demander si Hollande, Président, ne serait pas sur le point de partir à la sauvette, fuyant l’ampleur des dégâts.

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    Un Secrétaire d’Etat aux Sports nommé Braillard, c’est logique.

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