• De Cournon-d’Auvergne au plateau de Gergovie

    Ce vendredi, après avoir été tôt réveillé par la pleine lune éclairant la chambre blanche et un excellent petit-déjeuner, je prends la route de Cournon-d’Auvergne, ville jouxtant Clermont-Ferrand. J’y ai rendez-vous avec Elise. Il y a un certain nombre d’années, quand elle était lycéenne, elle s’occupait du ménage de mon appartement rouennais. Depuis quelques temps, elle vit ici et y est même propriétaire.

    Je visite le vieux Cournon, le seul endroit de la ville qui mérite d’être vu, mais ne peux entrer dans la belle église romane Saint-Martin car c’est jour d’enterrement. Je me rabats sur le Café de la Maire où, tournant le dos à une télé musicale, je lis La Montagne. Sur une page entière, on y narre la remise du prix Alexandre-Vialatte à Jean-Paul Dubois pour Le Cas Sneijder. L’article est illustré de nombreuses photos de la cérémonie. On y voit des vieux écrivains (dont Denis Tillinac), des vieux éditeurs, des vieilles chroniqueuses de radio et, pour faire baisser la moyenne d’âge, la jeune romancière Cécile Coulon. On y voit aussi le récipiendaire, moins fringant que sur la photo accompagnant la publicité pour son livre quelques pages avant. Au Café de la Mairie, le café est à un euro.

    A l’heure convenue, j’attends Elise place Gardet et nous allons déjeuner à l’Hôtel du Midi où l’on propose de la morue à la lyonnaise, dite aussi brandade de morue. C’est bon et ça permet de discuter, de savoir un peu ce qu’on l’on devient et ce que l’on pense. Cette conversation se poursuit dans son appartement en travaux, pas loin du Café de la Mairie. Avant qu’elle ne parte en ouiquennede plus au sud, elle me dessine un plan afin que, sur son conseil, j’aille faire un tour sur le plateau de Gergovie, mais c’est un autre chemin que j’emprunte, évitant l’autoroute, par Le Cendre et Orcet.

    Sous un ciel noir, je parcours une partie de ce plateau historique. C’est un peu comme faire le tour d’une île, le bruit de la mer étant remplacé par celui de Clermont-Ferrand dont j’aperçois la Cathédrale noire. Je photographie la ville et le lointain Puy-de-Dôme.

    Je ne suis qu’à quelques mètres de ma voiture quand tombent les premières gouttes de ce qui s’avère être un bel orage. Je redescends dans la vallée tandis que cyclistes et marcheurs à bâtons se hâtent vers des abris, et je sais ni comment ni pourquoi, je me perds, allongeant ma route du retour à Olliergues d’une bonne vingtaine de kilomètres, ce que c’est que de n’avoir pas près de soi sa copilote expérimentée.

    *

    Mourir foudroyé sur le plateau de Gergovie, ça aurait de l’allure, me suis-je dit (mais pas maintenant).

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