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De l’atmosphère délétère dans laquelle baigne la France en ce début deux mille quatorze
Au hasard de mes promenades à l’intérieur d’Internet, je passe par un poème de Roland Topor qui commence ainsi :
Je suis né à l'hôpital
Saint-Louis proche du Canal
Saint-Martin en trente-huit
Aussitôt j'ai pris la fuite
Avec tous les flics aux fesses
Allemands nazis SS
Les Français cousins germains
Leur donnaient un coup de main
En l'honneur du Maréchal
Pour la Solution Finale
Bref je me suis retrouvé
En Savoie chez les Suavet
Caché près de Saint-Offenge
En attendant que ça change
Je n'avais qu'un seul souci
Celui de rester en vie
et songe qu’augmente l’éventualité que cela revienne car après l’épisode des dieudonneries, vient d’avoir lieu celui des colériques du dimanche scandant leurs slogans antisémites dans les rues de Paris, suivi de celui des parents du lundi retirant leurs enfants des écoles maternelles, sur l’ordre d’une musulmane autrefois d’extrême gauche, où on leur apprenait à se masturber en vertu d’une prétendue théorie du genre.
Le nombre de cerveaux malades est en sévère augmentation, cerveaux lepenisés, sarkosés, vallsifiés pour certains, fanatisés par des religieux pour d’autres. Ecoutant ce qui se dit maintenant au marché, au restaurant, dans la rue ou dans le train, je constate que Topor avait raison de rester sur ses gardes :
J'ai conservé le dégoût
De la foule et des gourous
De l'ennui et du sacré
De la poésie sucrée
Des moisis des pisse-froid
Des univers à l'étroit
Des collabos des fascistes
Des musulmans intégristes
De tous ceux dont l'idéal
Nie ma nature animale
A se nourrir de sornettes
On devient pire que bête
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Sur alainzanini.com, le site des lecteurs de Marc-Édouard Nabe, ce message d’amour à mon endroit : « Perdrial-le-connard : il passe à côté de Nabe et Stromae ! ». A côté, et même le plus loin possible.