• De la Prairie Saint-Sever à Rouen-sur-Mer

    Samedi après-midi, après un café à la terrasse quasi déserte du Son du Cor, je me heurte à la porte inexplicablement close de l’Ubi où je comptais tapoter mes notes de lecture. Cette fermeture ne peut gêner que moi, j’y suis toujours le seul vrai client, les autres étant les professionnel(le)s du lieu. Dépité, je change de plan et traverse la Seine pour aller faire quelques achats d’avant vacances chez les pauvres de la rive gauche.

    C’est aujourd’hui qu’ouvre au public sur le quai bas la Prairie Saint-Sever, un vague gazon ayant du mal à pousser sur lequel sont posées des chaises longues en bois. Quelques bancs en pierre et des arbres chétifs complètent l’aménagement de ce lieu de détente où je ne vois pas grand monde. Des mois de travaux ont été nécessaires pour obtenir ce piteux résultat. Dire qu’il y avait ici un excellent terrain vague pouvant accueillir des évènements temporaires et servant de parquigne gratuit le reste du temps.

    De l’autre côté du pont, c’est le début de Rouen-sur-Mer, la copie brouillonne de Paris-Plages. D’en haut, cela ressemble à une fête foraine sur du sable. Un immense bateau gonflable y est échoué. Semblant avoir chuté du quai haut, il est fort opportunément nommé le Titanic.

    *

    Ce dimanche en début d’après-midi, malgré le sale temps, je suis sous l’auvent du Son du Cor où je lis Vénus et Junon (Journal 1965-1969) de Gabriel Matzneff (La Table Ronde) entouré d’intellectuels dont le meilleur de la conversation tient en ceci :

    -Ça va toi ?

    -Ben ouais, mieux que le temps.

    -Bah, y a pas de mal, tu me diras.

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